La Chine au secours de l’écologie industrielle tunisienne
M. Wan Li, ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, a annoncé ce jeudi que son pays était disposé à partager son expérience en matière de développement de l’industrie chimique avec la Tunisie.
Au cours d’un entretien accordé à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) dans ses studios, le diplomate a précisé qu’une équipe technique avait été dépêchée mardi dernier sur le site d’une entreprise chinoise qui construisait une usine de phosphates dans un gouvernorat voisin de Gabès. Cette mission avait pour objectif d’évaluer la situation environnementale dans la zone.
Modernisation du complexe chimique de Gabès
L’ambassadeur a souligné que « la partie tunisienne a sollicité l’assistance technique chinoise pour moderniser les unités de production du complexe chimique de la région de Gabès, traiter les émissions gazeuses et mettre un terme à la pollution locale ». Cette demande fait suite à sa récente rencontre avec le ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Salah Eddine Zouari.
Le diplomate chinois a reconnu que « l’industrie chimique comporte effectivement des risques », rappelant que « de nombreux pays ont connu par le passé des accidents environnementaux de cette nature ».
Il a estimé que la Chine, « en tant que grande puissance industrielle, a tiré des enseignements majeurs en matière de protection environnementale ». « La préservation d’un écosystème sain constitue une priorité pour améliorer le bien-être des populations », a-t-il insisté, avant d’ajouter que « le recours aux technologies les plus avancées, couplé à une application rigoureuse des procédures de production, permettrait de concilier développement industriel et protection de l’environnement ».
Objectifs climatiques chinois
M. Wan Li a rappelé l’engagement pris par la Chine en 2020 d’atteindre son pic d’émissions carbone avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060.
Il a précisé qu’entre 2021 et 2024, l’intensité énergétique de l’économie chinoise (consommation d’énergie par unité de PIB) avait été réduite de 11,6 %.
« L’expérience chinoise démontre qu’il est possible de concilier développement économique et protection environnementale », a affirmé l’ambassadeur. « Le développement de l’industrie chimique doit impérativement s’accompagner du traitement de la pollution. »
Il a également indiqué que la Chine prévoyait de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre de 7 à 10 % d’ici 2035 par rapport à leur niveau maximal.
Leadership dans les énergies renouvelables
Le diplomate a enfin souligné que la Chine avait construit « le système énergétique renouvelable le plus important et connaissant la croissance la plus rapide au monde », disposant par ailleurs de « la chaîne industrielle des énergies nouvelles la plus complète et la plus vaste de la planète ».
Lors de cet entretien, l’ambassadeur a également dressé un bilan positif de la coopération tuniso-chinoise, évoquant « l’accélération du rythme de collaboration et la mise en œuvre des différents volets du partenariat stratégique entre les deux pays dans plusieurs domaines ».
