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Votre angle mort quand il s’agit de l’IA

Sommes-nous trop disposés à accepter les prévisions des experts sur la probabilité de la disparition de l’humanité aux mains de l’intelligence artificielle ? Quel degré de liberté individuelle devrions-nous restreindre au nom de l’atténuation des risques liés à l’IA ? L’intelligence artificielle peut-elle éliminer l’humanité ?

De nombreux experts pensent que c’est possible. Des économistes, des généraux, des philosophes et des auteurs de science-fiction ont imaginé de nombreux scénarios dans lesquels l’IA mena à une catastrophe mondiale et à la fin de la civilisation. Mais la réalité est que nous ne devrions pas craindre ces scénarios considérablement dystopiques possibles car, si nous pouvons les imaginer, nous pouvons aussi les prévenir.

Les gens évitent systématiquement l’incertitude chaque fois que c’est possible bien qu’il existe une différence culturelle marquée entre les groupes dans leur tolérance à l’ambiguïté. Ceci dit, cette inquiétude liée à l’essor de l’intelligence artificielle est parfaitement légitime, mais il faut savoir être beaucoup plus perspicace. Nous sommes conditionnés à nous inquiéter par rapport à l’évolution et au changement. Hollywood avec son penchant pour la dramatisation, a considérablement façonné la perception de la société à l’égard de l’IA. Des films tels que TERMINATOR ont dépassé leurs origines cinématographiques pour devenir des repères culturels, enracinant dans l’inconscient collectif une vision sceptique de l’IA comme étant une menace existentielle potentielle.

Il est crucial de discuter de ces préoccupations, tout comme de réfléchir aux menaces beaucoup plus banales et immédiates de la désinformation, des DeepFakes et de la prolifération facilitée par l’IA.

Nous savons que c’est une véritable menace, car, indépendamment de toute pause dans la création de l’intelligence artificielle et sans aucun développement supplémentaire de l’IA au-delà de ce qui est disponible aujourd’hui, l’IA va affecter et influence notre façon de travailler et d’assimiler. L’Intelligence Artificielle semble décupler la productivité d’une manière fascinante que nous n’avons jamais rencontré auparavant. Des études menées en Septembre 2023 montre des améliorations à grande échelle dans les tâches professionnelles grâce à l’IA, ainsi avoir recourt à l’IA devient de plus en plus récurrent parmi les étudiants et les employés même si certains le cachent encore. 

L’IA va sans doute changer notre façon de travailler et d’apprendre parce qu’elle touche un ensemble de personnes qui n’ont jamais vraiment été confrontés à un choc d’automatisation auparavant.

Par conséquent, l’instinct naturel de nombreux gestionnaires pourrait être de dire « licencier des personnes, économiser de l’argent ». Mais cela ne doit pas être ainsi, et cela ne devrait pas l’être. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les entreprises ne devraient pas convertir les gains d’efficacité en réduction des effectifs ou des coûts.

La sérénité et la sécurité psychologique est essentielle à la réussite des équipes innovantes, surtout lorsqu’elles sont confrontées à un changement d’une telle rapidité. La manière dont les entreprises utilisent cette efficacité supplémentaire est un choix, et un choix très primordial.

Au fond, l’IA est un outil, bien que très sophistiqué. Comme tout outil, son impact est déterminé par son application. L’idée que l’IA se retourne contre l’humanité est enracinée dans l’anthropomorphisme, où nous attribuons des intentions et des désirs semblables à ceux des humains à des entités non humaines. En réalité, l’IA ne possède ni désirs, ni émotions, ni intentions. Elle fonctionne en fonction de sa programmation et des données qui lui sont fournies. La véritable préoccupation devrait être moins que l’IA développe une conscience malveillante, mais plutôt comment les humains pourraient utiliser de manière abusive cet outil puissant.

Brian David Johnson a écrit un livre sur le prototypage de la science-fiction, une technique utilisée pour imaginer les dix prochaines années de toute menace potentielle pour l’armée et les sociétés privées. Il a expliqué que plus nous avançons rapidement depuis le présent, moins précises seront nos prédictions et, par conséquent, moins grande sera notre capacité d’action et de prévention. Cela est particulièrement vrai lorsque nous parlons d’IA. Comment penser aux conséquences possibles d’une technologie qui évolue à une vitesse exponentielle.

Dans un retournement intrigant, le mythe omniprésent d’une apocalypse de l’IA pourrait involontairement devenir une prophétie auto-réalisatrice. Alors que la société dans laquelle on vit discute continuellement, craint et amplifie ce récit, il s’incruste profondément dans le vaste corpus d’informations humaines sur lequel les modèles d’IA sont formés.

Dans un retournement intrigant, le mythe omniprésent d’une apocalypse de l’IA pourrait involontairement devenir une prophétie auto-réalisatrice. Alors que la société discute continuellement, craint et amplifie ce récit, il s’incruste profondément dans le vaste corpus d’informations humaines sur lequel les modèles d’IA sont formés. Cela pourrait influencer la compréhension de l’IA et sa représentation de sa relation avec l’humanité.

Le mythe de l’apocalypse de l’IA s’avère certes une histoire captivante mais une histoire qui détourne l’attention des vrais problèmes. Alors que nous nous tenons sur le seuil d’un avenir piloté par l’IA, il est impératif d’aborder le sujet avec une compréhension lucide afin de pouvoir exploiter le véritable potentiel de l’IA, en veillant à ce qu’elle bénéficie à l’humanité dans son ensemble, plutôt qu’à quelques-uns.

Si des monstres existent dans le récit de l’IA, ce ne sont pas les algorithmes ou les machines. Ce sont la complaisance et la désinformation. La complaisance engendre l’acceptation des récits sans les remettre en question ou même porter un minimum de réflexion, et la désinformation propage ces théories. Leur fusion crée une boucle de rétroaction, où des peurs infondées entraînent des actions qui favorisent ces mêmes peurs

Il est donc essentiel que nous concevons et affinons ces merveilles technologiques, nous y incorporions une directive intrinsèque, la valeur fondamentale et le respect de l’humanité.

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