Tunisie: Les grandes mesures du projet de loi de finances décryptées
Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026 s’inscrit dans une dynamique nouvelle axée sur la justice sociale, la consolidation des ressources de l’État, et le soutien au pouvoir d’achat des populations vulnérables et à revenu moyen. Présenté récemment par le gouvernement tunisien, ce texte législatif marque un tournant significatif dans la gestion économique nationale, avec des mesures fiscales et sociales ambitieuses.
Un point central du PLF 2026 est l’instauration d’un impôt sur la fortune applicable dès le 1er janvier 2026. Ce nouvel impôt concerne les biens mobiliers et immobiliers des personnes physiques, y compris ceux détenus au nom des enfants mineurs à charge. Le taux est fixé à 0,5% pour les patrimoines compris entre 3 et 5 millions de dinars, et à 1% pour ceux dépassant 5 millions de dinars. Plusieurs exemptions sont prévues, notamment pour la résidence principale, le mobilier associé, et certains biens professionnels, afin d’équilibrer la fiscalité avec la protection des actifs essentiels.
Outre cette mesure fiscale, le gouvernement prévoit également une série de nouvelles taxes et contributions visant à renforcer le financement des caisses sociales, fortement déficitaires. Cela inclut la taxation des grandes surfaces, des recharges téléphoniques, et des activités telles que les jeux et concours. Une partie des recettes actuelles sera redirigée vers la sécurité sociale, avec notamment 50% des droits perçus sur certains produits affectés à cet objectif. Parallèlement, un prélèvement de 4% sur les bénéfices des banques, assurances, opérateurs de télécommunications, et concessionnaires automobiles sera instauré.
Le PLF met aussi un accent particulier sur le renforcement du pouvoir d’achat en programmant une hausse des salaires dans les secteurs public et privé ainsi que des pensions sur trois années consécutives (2026-2028). Cette mesure clé vise à atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages tunisiens, améliorant ainsi leurs conditions de vie tout en soutenant la croissance économique.
Sur le plan stratégique, le projet de loi de finances 2026 cherche à consolider un État social autonome et robuste. Il entend promouvoir la justice sociale, réduire l’évasion fiscale, intégrer l’économie parallèle, et diversifier les sources de financement étatique. La cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri insiste sur une approche ascendante de développement qui part du niveau local pour bâtir une croissance nationale durable, en harmonie avec la vision présidentielle et les défis économiques mondiaux actuels.