Tiers payant suspendu : les pharmaciens tendent la main sous conditions
La vice-présidente du Syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées, Molka El Moudir, a indiqué ce mercredi que le syndicat était « prêt à revenir sur sa décision de suspendre la prise en charge selon le système du tiers payant pour les maladies ordinaires, à condition qu’un dialogue sérieux soit engagé avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et que des solutions durables soient trouvées, préservant la dignité du pharmacien et le droit du citoyen aux soins ».
Au cours d’une intervention téléphonique dans une émission radio, elle a expliqué que « cette décision avait été prise après de nombreuses tentatives de dialogue avec la CNAM, restées sans résultat.
Les délais de paiement contractuels n’ont pas été respectés, et nous n’avons pas reçu nos dus depuis 180 jours, les pharmaciens attendent donc leurs créances depuis six mois ».
Mme El Moudir a souligné que « les pharmacies étaient désormais contraintes de financer le système sur leurs propres ressources et via des emprunts bancaires afin d’assurer la disponibilité des médicaments pour les citoyens », estimant que « cette situation menaçait la pérennité de la profession et la continuité du service pharmaceutique vital ».
Elle a précisé que « la décision de suspendre la prise en charge, qui entrerait en vigueur à partir du 1er octobre 2025, concernerait uniquement les maladies ordinaires nécessitant des traitements de courte durée. En revanche, la couverture des maladies chroniques serait maintenue », ajoutant que « cette mesure viserait les personnes bénéficiant du carnet de soins de médecine familiale ».
Rappelons que l’instance nationale du Syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées avait annoncé la suspension de la prise en charge selon le système du tiers payant pour les maladies ordinaires à partir du 1er octobre 2025, en lien avec le contrat sectoriel entre les pharmacies privées et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
Dans une résolution publiée à l’issue de sa réunion de mardi, l’instance avait affirmé que cette mesure resterait en vigueur jusqu’à ce que des solutions concrètes soient trouvées, garantissant la pérennité des pharmacies tout en assurant la continuité de la délivrance des médicaments aux patients souffrant de maladies chroniques et graves.