Réchauffement climatique : +2 °C atteints en un jour
Le vendredi 17 novembre 2023 restera gravé comme le jour où la température mondiale a dépassé de plus de 2 °C les niveaux préindustriels (de 1850 à 1900), suscitant le désarroi de Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus. Cette barre symbolique de +2 °C représente le seuil maximal de réchauffement que les États s’étaient engagés à ne pas dépasser lors des accords de Paris en 2015.
Bien que cette limite doit être franchie sur plusieurs années en moyenne pour considérer le dépassement du seuil de l’accord de Paris, nous nous en approchons. Selon un rapport spécial du GIEC de 2018, les experts du climat sous l’égide de l’ONU ont défini le réchauffement comme une moyenne « sur une période de 30 ans » par rapport à la période de référence 1850-1900.
Le vendredi à Rio, au Brésil, la température a atteint 59,3 °C. Tristement, une femme de 23 ans a perdu la vie lors d’un concert dans un stade de Taylor Swift. Selon des données provisoires, les températures mondiales ont augmenté ce jour-là de 2,06 °C au-dessus de la moyenne de 1850 à 1900, marquant un pic alors que le climat actuel est considéré comme réchauffé d’environ 1,2 °C par rapport à 1850-1900.
La première journée au-dessus du seuil de 2 °C s’inscrit dans une série de records climatiques. Les mois de juin à octobre ont établi des records de chaleur sans précédent dans le monde, selon les données de Copernicus. Octobre, par exemple, a enregistré une température « 1,7 °C plus élevée que la moyenne d’un mois d’octobre sur la période 1850-1900 », selon les explications de l’observatoire en début de mois. Copernicus prévoit avec une « quasi-certitude » que l’année 2023 surpassera le record annuel établi en 2016.
Les records de températures enregistrés ont des conséquences telles que des périodes de sécheresse entraînant des famines, des incendies dévastateurs, et des ouragans renforcés, alertent les scientifiques. Ces manifestations climatiques extrêmes soulignent l’urgence d’actions concrètes.
Les représentants du monde entier sont attendus à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre pour tenter de parvenir à un consensus sur la nécessaire réduction de la production et de la consommation de pétrole et de charbon, dans le but de limiter le réchauffement climatique en cours attribué aux activités humaines.
