Pourquoi l’eau manque toujours en Tunisie malgré des barrages remplis ?
Les chiffres dévoilés ce lundi par l’Observatoire National de l’Agriculture dressent un tableau contrasté de la situation hydrique tunisienne. Si le niveau global des barrages est encourageant, la saison reste marquée par un déficit pluviométrique préoccupant.
Au 13 octobre 2025, la capacité totale des barrages atteint 645,908 millions de mètres cubes. Ce volume dépasse de 61,577 millions de m³ la moyenne enregistrée à la même date au cours des trois années précédentes, qui s’établissait à 584,331 millions de m³.
Des apports quotidiens modestes
Les précipitations de la journée n’ont généré que des apports limités, avec un total de 0,500 million de m³ répartis comme suit :
- Barrages du Nord : 0,429 million de m³
- Barrages du Centre : 0,060 million de m³
- Barrages du Cap Bon : 0,008 million de m³

Un déficit saisonnier significatif
Le cumul des apports depuis le début de la saison hydrique confirme une tendance défavorable. Il s’élève actuellement à 39,913 millions de m³, ce qui représente un déficit de 79,460 millions de m³ par rapport à la moyenne habituelle de cette période, fixée à 119,373 millions de m³.
Des prélèvements qui se poursuivent
Malgré ce contexte, la consommation reste soutenue. Les prélèvements effectués ce lundi ont atteint 1,655 million de m³, principalement concentrés dans le Nord du pays (1,613 million de m³). Les régions du Centre et du Cap Bon ont prélevé respectivement 0,034 million de m³ et 0,009 million de m³.
Le service de l’eau sous tension
Dans un rapport distinct, l’Observatoire Tunisien des Eaux a fait état de nombreuses perturbations en septembre 2025. L’organisme a recensé 229 signalements, dont 193 concernaient spécifiquement des coupures non annoncées et des troubles de la distribution.
Le gouvernorat de Ben Arous arrive en tête avec 28 signalements, suivi de celui de Gabès (23 signalements). Ce classique est complété par les gouvernorats suivants :
- Le Kef : 17 signalements
- Bizerte : 16 signalements
- Monastir et Sousse : 15 signalements chacun
Cette situation met en lumière les défis persistants dans la gestion de la ressource hydrique et la fourniture du service public, malgré une réserve en eau globalement satisfaisante.