Le Budget 2026 Mise sur 3,3 % de Croissance pour Bâtir une « Économie Solide »
Le projet de budget économique 2026 se veut un jalon majeur pour la Tunisie, marquant le coup d’envoi du prochain plan de développement 2026-2030. C’est ce qu’a souligné le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, lors d’une session conjointe des commissions parlementaires des finances et du Conseil national des régions et des districts.
Le ministre Abdelhafidh a affirmé que l’ambition centrale du projet est de « renforcer la solidité de l’économie nationale » tout en assurant un équilibre délicat entre croissance et impératifs sociaux, en droite ligne avec les directives présidentielles visant la stabilité macroéconomique et la justice sociale.
Une Croissance Ciblée à 3,3% et des Objectifs Clés
Pour 2026, l’Exécutif mise sur un taux de croissance ambitieux de 3,3 %, en nette progression par rapport aux 2,6 % attendus pour 2025. Cette dynamique devrait être tirée par :
- Une reprise significative de la production agricole.
- Une hausse attendue de la production de phosphate et d’hydrocarbures.
- Un secteur touristique en pleine effervescence, avec l’objectif d’accueillir 11,5 millions de visiteurs.
Parallèlement, le plan prévoit un effort soutenu pour l’investissement, avec un objectif global de près de 30 milliards de dinars, tout en maintenant l’inflation sous contrôle à 5,3 %.
L’ensemble de cette stratégie repose sur cinq piliers stratégiques : l’emploi et l’inclusion sociale, le développement du capital humain, le soutien à l’investissement et à la compétitivité, le développement régional, et le développement durable. Des axes qui soulignent une volonté de prioriser la souveraineté nationale et de réduire les disparités régionales.
Bilan 2025 : Des Signaux Positifs Malgré les Défis
Malgré un contexte international incertain, le ministre Abdelhafidh a dressé un tableau encourageant de l’année 2025, marquée par une amélioration de plusieurs indicateurs clés :
- Le taux de croissance a atteint 3,2 % au deuxième trimestre.
- Le taux de chômage a reculé à 15,3 %.
- L’inflation a décéléré, atteignant 5 % en septembre.
Les secteurs productifs, agriculture, tourisme, et les exportations mécaniques, électriques et textiles – ont joué un rôle crucial, contribuant à l’augmentation des réserves en devises et à la réduction du déficit commercial.
Toutefois, le ministre a tempéré cet optimisme en rappelant la persistance de défis structurels majeurs : la production énergétique en déclin, un rythme d’investissement jugé insuffisant, un déficit énergétique criant, un faible rythme de création d’emplois, et l’épineuse question des disparités régionales.
Le projet de budget 2026 s’annonce donc comme une feuille de route cruciale pour adresser ces faiblesses structurelles et transformer les acquis de 2025 en une croissance durable et inclusive.

