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La location de voitures réclame un statut officiel

Le secteur de la location de voitures traverse une période critique. Invité ce mardi 28 octobre dans l’émission Yom Saïd sur les ondes de la Radio nationale, Zakraya Naât, membre de la Chambre nationale de location de voitures, a lancé un appel pressant au ministère du Transport. Il réclame une classification officielle de cette activité, présentée comme un levier indispensable à sa survie et à son développement.

Un pilier économique stratégique

M. Naât a rappelé le poids économique considérable de la filière. Celle-ci générerait entre 10 000 et 11 000 emplois, directs et indirects, confirmant son statut de véritable pilier de l’économie. Cette officialisation, argue-t-il, est la condition sine qua non pour permettre aux professionnels d’accéder à des avantages fiscaux dont ils sont actuellement exclus.

Vers un contrat unique et une harmonisation des règles

Parmi les mesures phares défendues, l’instauration d’un contrat de location unifié figure en bonne place. Un tel document, applicable à tous les acteurs, viserait à sécuriser les relations commerciales en garantissant une protection équitable des droits du loueur comme du client. Il s’agirait d’y intégrer des clauses et conditions standardisées pour l’ensemble des entreprises.

Le responsable a également insisté sur la nécessité d’harmoniser la durée de validité des cartes d’exploitation. Il propose d’étendre à cinq ans, comme c’est déjà le cas pour les véhicules de 6 chevaux fiscaux, la validité des cartes des voitures de 4 et 5 chevaux.

Un secteur sous tension

La profession subirait de plein fouet un contexte économique des plus défavorables. La flambée des prix des véhicules neufs et des pièces détachées, associée à la hausse des taux d’intérêt et des frais bancaires, mettrait les entreprises sous forte pression. Zakraya Naât a précisé que le secteur était entré dans une phase de crise depuis le 10 septembre dernier, une situation aggravée par le retour anticipé des Tunisiens résidant à l’étranger, pourtant traditionnellement acteurs de la reprise estivale.

Lutte contre l’économie informelle

Autre défi de taille : la concurrence déloyale du commerce parallèle. M. Naât a fermement dénoncé la prolifération de bureaux et d’entreprises opérant illégalement, sans autorisation. Il a exhorté le ministère des Transports à intensifier les contrôles pour mettre un terme à ces pratiques.

Il a également rappelé le cadre réglementaire en vigueur : l’ouverture d’une société de location exige un parc minimal de 20 véhicules, et le gérant doit justifier de cinq années d’expérience dans le secteur ou être titulaire d’un diplôme universitaire.

Clarification sur le dépôt de garantie

Le responsable a tenu à apporter une précision importante concernant le dépôt de garantie. Il a indiqué que cette somme ne constituait pas une caution financière, mais une avance sur assurance, dont le montant est calculé en fonction de la valeur du véhicule loué.

Cette intervention souligne l’urgence, pour les pouvoirs publics, d’accompagner un secteur structurant afin d’en assurer la pérennité et de protéger les milliers d’emplois qui en dépendent.

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