EIMA 2024 : Innovations en biomasse agricole pour une agriculture durable
Pour répondre à l’augmentation de la demande alimentaire, il est nécessaire de cultiver de nouvelles terres tout en préservant la fertilité de celles déjà exploitées. Dans ce contexte, la biomasse résiduelle et les déchets agro-alimentaires peuvent jouer un rôle clé, car leur utilisation dans le secteur primaire permet de réduire le recours aux engrais chimiques, augmentant ainsi la durabilité des processus agricoles. Ce sujet a été abordé lors de l’EIMA International lors des rencontres parrainées par l’ITABIA.
Une série de réunions a été organisée pour traiter en profondeur la question de la conservation et du potentiel d’augmentation de la fertilité des sols grâce à l’utilisation de biomasse agricole résiduelle. Cela a été organisé par l’association ITABIA (Association Italienne de la Biomasse) dans le cadre de l’EIMA Energy Exhibition, l’un des cinq secteurs spécialisés de l’événement EIMA International. L’objectif des réunions parrainées par l’ITABIA est le transfert de bonnes pratiques entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement à travers des synergies entre projets européens et nationaux axés précisément sur ce thème.
Les projets RuralBioUp et DELISOIL ont particulièrement retenu l’attention, faisant l’objet d’une table ronde intitulée « Sous-produits de l’industrie agro-alimentaire : opportunités pour une agriculture durable ? ». La réunion a vu une discussion entre entreprises, associations professionnelles, institutions de recherche, agronomes et entreprises expérimentales de la région Émilie-Romagne sur le développement des résidus agro-alimentaires à utiliser pour la production d’amendements innovants pour la production agricole et pour boucler le cycle de fertilité. Il est essentiel de surmonter les obstacles qui freinent actuellement le développement des biofertilisants – ont expliqué les partenaires italiens du projet européen DELISOIL (ENEA et le consortium CINSA de l’Université de Parme) lors de la réunion – mais il est également nécessaire de promouvoir une chaîne d’approvisionnement dans la région qui utilise les déchets et renvoie les nutriments au sol.
Cette initiative, financée par la Commission européenne, vise non seulement à développer des solutions pour le traitement et le recyclage des flux secondaires issus de l’industrie alimentaire, afin d’introduire des produits d’engrais recyclés, sûrs et de haute qualité, mais aussi à promouvoir la mission de l’UE « Soil deal for Europe » ainsi que la stratégie « Farm to Fork » sur l’agriculture durable.
Les thèmes abordés lors de la table ronde ont également fait l’objet d’un cours de formation intitulé « La bioéconomie dans les agro-écosystèmes : Biofertilisants, molécules actives et amendements pour sols ». Parrainé par l’ITABIA dans le cadre du projet RuralBioUPi, cet événement a permis de partager de nombreuses expériences qui rendent la production agricole durable grâce à l’utilisation des ressources organiques résiduelles provenant des milieux urbains et ruraux.
Le projet a impliqué l’entrepreneuriat et le monde de la recherche, activant une collaboration fructueuse et un échange d’expériences avec cinq projets européens similaires : ULTIMATE, RUSTICA, EXCALIBUR, DELISOIL et MULCHING+.
Ce dernier vise particulièrement à préparer des biofilms innovants pour le paillage des sols, dérivés de cellulose et chitosane, enrichis en nutriments (azote et phosphore). Il s’agit d’une technologie hautement innovante et durable qui permet aux nutriments d’être libérés dans le sol grâce à une biodégradation complète des toiles. Les premiers tests ont montré que le processus de biodégradation est achevé en moins de 4 mois et augmente la quantité de nitrates et phosphates de 60 %, réduisant ainsi le besoin d’administration d’engrais chimiques.
Najeh KHARREZ