Crise hydrique en Tunisie : Taux de remplissage des barrages à seulement 23,1%

Le taux de remplissage des barrages tunisiens n’a pas dépassé 23,1 % au 12 septembre 2024, avec des réserves en eau estimées à 542 millions de m³, marquant une baisse de près de 15 % par rapport à la même période l’année précédente, selon les données publiées jeudi par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI). Comparé à la moyenne des trois dernières années, les réserves en eau ont chuté de 22 %.

Les barrages du nord affichent un taux de remplissage de 27,6 %, représentant 93,5 % du volume total d’eau disponible dans l’ensemble des barrages du pays, avec des réserves s’élevant à 507 millions de m³.Le barrage de Sidi Salem, avec un taux de remplissage de 17,8 %, détient à lui seul 19 % des réserves hydrauliques nationales. En revanche, les barrages du centre et du Cap-Bon montrent des niveaux de remplissage très faibles, à 7,5 % et 2,6 % respectivement. La plupart des barrages du Cap-Bon, tels que ceux de Chiba, Lebna, Hma et Bezirk, sont presque vides.

Concernant les apports en eau, ceux-ci n’ont pas dépassé 0,460 million de m³, dont 95 % proviennent des barrages du nord (0,440 million de m³). En revanche, les utilisations des eaux des barrages s’élèvent à 1,309 million de m³, soit presque trois fois les apports en eau.

Le 27 août 2024, l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) avait déjà appelé à déclarer l’état d’urgence hydrique, signalant que le taux de remplissage des barrages avait chuté à 23,2 %, équivalant à 545,683 millions de m³.Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les ressources en eau par habitant en Tunisie sont très limitées, avec une moyenne estimée à 430 m³ par an.

L’OMS considère qu’un stress hydrique commence lorsque les disponibilités en eau par habitant sont inférieures à 1 700 m³ par an. En dessous de 1 000 m³ par habitant et par an, on parle de pénurie d’eau, et en dessous de 500 m³, l’eau devient un facteur limitant pour le développement.