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Ahlem Belkhiria: La Coopération Tuniso-Suisse, un avenir prometteur

En marge d’un dossier spécial afin d’évoquer le dynamisme des relations économiques entre la Suisse et la Tunisie, Mme. Ahlem Belkhiria, Présidente de la chambre de commerce Tuniso-suisse a expliqué dans une interview exclusive à L’Echo Tunisien, que les liens économiques entre la Suisse et la Tunisie sont déjà forts.

Quels sont les principaux objectifs de la Chambre de Commerce & d’Industrie Tuniso-Suisse (CCITNCH) ?

Le rôle d’une chambre de commerce consiste à toujours se mettre à la disposition de ses membres – des chefs d’entreprises – pour leur fournir des informations pertinentes, des conseils utiles et un accompagnement continu, en Tunisie ou à l’international, en lien avec le développement de leurs intérêts respectifs.

C’est à ce titre que la CCITNCH s’emploie à apporter sa contribution à l’amélioration du climat des affaires et de l’attractivité des territoires, afin de permettre à chacun de ses adhérents de tirer meilleur profit des services qu’elle offre et de continuer à évoluer dans un environnement innovant et propice aux affaires.

Plus particulièrement, la CCITNCH travaille au renforcement du réseautage, à la mise en relation, au partage de l’information, à la stimulation des initiatives et, plus
généralement, à la facilitation des activités, et ce à plusieurs niveaux : économique, social, culturel, associatif…

Notre dynamique, nous la créons par l’organisation d’un certain nombre d’évènements que nous voulons à la fois fédérateurs et porteurs de valeur, comme les journées d’information, les rencontres professionnelles, les ateliers-tables rondes, les missions d’affaires…Nous sommes également sensibles au volet culturel et
artistique et aux thématiques qui touchent au patrimoine (artisanat, gastronomie…).

Comment jugez-vous les relations économiques entre la Tunisie et la Suisse de façon générale ? (Des chiffres)

Depuis la transition démocratique enclenchée en 2011, les relations bilatérales se sont beaucoup intensifiées et diversifiées. La Suisse est l’un des principaux partenaires bilatéraux de développement de la Tunisie.


L’exportation tunisienne est également au cœur de la dynamique économique qui lie les deux pays et est en croissance constante, avec, à sa tête le secteur de
l’habillement (60,5%), suivi de celui des appareils électroniques (10%). Dans l’autre sens, c’est-à-dire, les exportations suisses vers la Tunisie, vous trouverez essentiellement les produits chimiques finaux (38%) et les machines industrielles (15%).

La Suisse est également un acteur clé des investissements directs en Tunisie : aujourd’hui, 101 entreprises suisses sont en activité dans le pays et 63% d’entre elles se disent prêtes à investir davantage dans le pays, en dépit des quelques défis rencontrés en lien avec l’incertitude de la situation économique et financière du pays, les lourdeurs administratives (71% des entreprises suisses en activité en Tunisie en ont fait le constat), la corruption ou encore la fiscalité défavorable.

Quel regard porte la Suisse sur la Tunisie ?

La Suisse a toujours cru dans les potentialités de la Tunisie, à tous les niveaux, et la Tunisie fait partie des pays prioritaires de la coopération internationale de la Suisse. La Tunisie est un pays qui regorge de richesses et de compétences qui, parfois, ne demandent qu’à être valorisées. La Tunisie est un véritable partenaire avec lequel il convient de penser à des partenariats gagnants-gagnants.

Comment se présente à vos yeux la coopération entre les deux pays dans les prochaines années ?

Nous restons confiants et œuvrons à apporter notre pierre à l’édifice, pour un avenir plus prometteur. Les échanges économiques – qui sont aujourd’hui sur une courbe ascendante – sont voués à s’intensifier. Il en est de même pour la coopération, comme en témoigne le programme de coopération suisse en Tunisie pour la période 2021-2024. Une enveloppe d’aide de 99.6 millions de francs suisses est allouée et la Suisse s’intéresse à des thématiques diverses comme la gouvernance, la digitalisation, la migration, le développent régional, l’égalité des sexes, la résilience au changement climatique… autant de thèmes incontestablement tournés vers le futur.

Comment se présentent les autres volets de la coopération Tuniso-Suisse ?

Aujourd’hui, des projets suisses sont déployés sur l’ensemble du territoire tunisien et cela va du macro (projets de longue durée) au micro (interventions ponctuelles). L’essentiel est de toujours adapter la coopération aux besoins réels et du moment et de créer des synergies avec les efforts des institutions nationales et les interventions d’autres bailleurs de fonds

Quelles opportunités les entrepreneurs tunisiens des produits de terroir peuvent-ils saisir pour stimuler leurs exportations vers la Suisse ?

En 2020, une convention a été signée par le Ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale et l’Ambassadeur de Suisse en Tunisie, portant sur la mise en œuvre de la deuxième phase du Projet d’Accès aux Marchés des Produits Agroalimentaires et de Terroir (PAMPAT 2). Il s’agit de renforcer la commercialisation des produits du terroir tunisien. Ce projet est financé par la Confédération Suisse à hauteur de 4,1 millions de Francs suisses
(environ 12 millions de dinars) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI).


L’idée clé de ce projet consiste à reconnaître et institutionnaliser le sous-secteur tunisien des produits du terroir, comme la figue de barbarie, les dérivés de dattes, les tomates séchées et les grenades, entre autres. Ces filières offrent des perspectives prometteuses en termes de création de valeur ajoutée, accès aux marchés internationaux et génération d’emplois dans des zones défavorisées.

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