Le Kef n’a ensemencé que 55% de ses terres
La campagne de semis des grandes cultures traverse une période difficile dans le gouvernorat du Kef. Son avancée, anormalement lente, est directement imputée à une insuffisance criante de semences sélectionnées sur le marché, menaçant les objectifs de production de la saison.
Selon M. Abdelkerim Hidri, membre de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche au Kef, à peine 55% des superficies programmées ont pu être ensemencées à ce stade. Les chiffres sont parlants : sur 200 000 hectares prévus pour cette saison, seulement 120 000 hectares sont actuellement cultivés.
« La région n’a reçu que 23 000 quintaux de semences sur les 40 000 initialement promises par les services agricoles », a-t-il précisé à l’Agence TAP, pointant du doigt le déficit en semences de qualité comme cause principale de ce retard.
Face à cette situation, l’appel à l’intervention des autorités est pressant. M. Hidri exhorte les instances régionales à agir sans délai pour sécuriser l’approvisionnement en semences, condition indispensable pour sauver la saison agricole et atteindre les objectifs de production céréalière. Ces objectifs sont d’autant plus ambitieux que les superficies dédiées au blé dur ont été augmentées de 10 000 hectares cette année.
À la pénurie de semences s’ajoute un autre écueil : la raréfaction des engrais chimiques essentiels. Des produits comme le superphosphate triple 45 (TSP 45) et le phosphate de diammonium (DAP) se font extrêmement rares sur les marchés locaux, alors que leur disponibilité avait été formellement garantie.
Cette double contrainte place les agriculteurs du Kef dans une impasse et assombrit les perspectives d’une campagne dont les enjeux sont pourtant capitaux pour la région et la sécurité alimentaire nationale.

