COP30 : le climatoscepticisme, une désinformation désormais sanctionnée par la justice
Alors que s’ouvre la COP30 à Brasília, une vague de désinformation climatique, portée par des figures publiques et relayée jusqu’en Tunisie, tente de semer le doute sur le consensus scientifique. Cette résurgence des thèses climatosceptiques, qui s’appuie sur des rapports controversés et des déclarations médiatiques, se heurte désormais à un nouveau front : la justice.
La fin de l’impunité médiatique en France
L’exemple le plus frappant de cette évolution vient de France. La chaîne d’information CNews a été condamnée à une amende de 20 000 euros par le Conseil d’État pour avoir manqué à son « obligation d’honnêteté de l’information ». Le litige portait sur l’émission « L’Heure des Pros », animée par Pascal Praud, qui a à plusieurs reprises donné une tribune sans contradicteur à des intervenants niant le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique.
En janvier 2022, un géophysicien à la retraite, Christian Gerondeau, y affirmait sans être contredit que le CO₂ était sans « aucune influence » sur le climat, que le réchauffement était « naturel » et que « l’élévation du niveau des mers n’existe pas ». Des propos en opposition totale avec les travaux du GIEC et les données de la NASA et de la NOAA.
Les trois piliers scientifiques incontestables
Face à ces affirmations, la science dispose de preuves solidement établies. Premièrement, les propriétés du CO₂, qui absorbe le rayonnement infrarouge et contribue à l’effet de serre, sont connues et démontrées depuis le XIXe siècle.
Deuxièmement, les observations modernes confirment sans équivoque que le réchauffement de la planète se produit précisément dans les longueurs d’onde absorbées par le CO₂.
Enfin, l’augmentation rapide et sans précédent des concentrations de CO₂ dans l’atmosphère est directement attribuable à la combustion des énergies fossiles, comme le prouvent les analyses isotopiques.
L’offensive américaine : des rapports et des discours qui font polémique
Outre-Atlantique, la désinformation prend une autre forme. Un rapport commandé par le Département de l’Énergie américain et publié en juillet 2025, signé par des scientifiques connus pour leurs positions climatosceptiques comme John Christy et Judith Curry, avance que les modèles climatiques « surestiment » le réchauffement et en présentent des effets comme « bénéfiques ».
Cette publication, vivement critiquée par la communauté scientifique pour ses conflits d’intérêts, sa méthodologie sélective et son omission de données clés, est rejetée par les principales académies. Les experts rappellent que les prétendus « bénéfices » sont annihilés par les pertes agricoles, l’acidification des océans, l’effondrement de la biodiversité et la multiplication des catastrophes naturelles.
Cette offensive trouve un écho politique de haut niveau. L’ancien président Donald Trump, dans un discours aux Nations Unies, a récemment qualifié le changement climatique de « plus grande arnaque » et traité les climatologues de « stupid people ». Des déclarations en contradiction flagrante avec la réalité : les années 2023, 2024 et 2025 sont parmi les plus chaudes jamais enregistrées, et le coût des catastrophes climatiques a dépassé les 250 milliards de dollars en 2024.
Alors que la communauté internationale tente de trouver des solutions à la COP30, le combat contre la désinformation climatique est plus que jamais d’actualité. Il n’est plus seulement scientifique, mais aussi juridique et démocratique.

