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La Tunisie, gardienne d’un patrimoine oléicole millénaire

Avec plus de 100 millions d’oliviers, la Tunisie cultive une biodiversité exceptionnelle. Elle compte seize variétés locales adaptées à leurs terroirs, véritables trésors nationaux selon l’étude de l’institut d’olivier.

Le Chemlali, reine des zones arides du centre et du sud, impressionne par sa résistance à la sécheresse. Le Chetoui, dominante dans le nord, séduit les connaisseurs par son huile au goût poivré et sa forte teneur en polyphénols. Quant à l’olive Meski, aussi appelée « Octoubri », occupe une place de choix. Originaire du nord du pays, cette variété est la reine incontestée de la table, aussi bien au niveau national que sur la scène internationale. Récoltée dès le mois de novembre, elle séduit par sa forme ronde et son bel aspect extérieur, mais surtout par sa chair douce et savoureuse qui lui vaut les faveurs des gourmets.  

Cette mosaïque de variété, comprenant également le Sayali , Zarrazi , Tounsi, Besbessi, Chemlali Gafsa, Souhili, Marsaline, roukhami, Doukhar, Gemri, Barouni, Gtar, Neb Jmal.

La Tunisie cultive une richesse variétale unique, où chaque région possède ses spécificités. Au centre et à l’ouest du pays, notamment dans les gouvernorats de Kairouan et Siliana, l’olive Oueslati s’impose comme une variété phare. Reconnaissable à son feuillage qui atteint son plein développement au mois d’août, cet olivier généreux est surtout célèbre pour produire une huile d’excellente qualité, contribuant ainsi à la renommée des huiles tunisiennes.

Aujourd’hui, ce paysage s’enrichit de variétés étrangères comme l’Arbequina et la Koroneiki sont deux variétés d’olives étrangères à huile très prisées, mais elles se distinguent par leurs profils organoleptiques et leurs origines différentes.
Bien que toutes deux principalement destinées à la production d’huile, ces deux variétés offrent des expériences gustatives contrastées. L’Arbequina, entrée en Tunisie à la fin des années 1990, produit une huile très douce et délicate, aux arômes subtils d’artichaut, d’herbes fraîches et de banane mûre, avec des sensations d’amertume et de piquant très légères.
En revanche, l’huile de Koroneiki, entrée en Tunisie en 1999, est intense et robuste, avec des parfums prononcés d’herbe et de feuilles d’olivier fraîchement coupées, accompagnés de notes de pomme verte et d’amande, en bouche, son amertume est persistante et son piquant moyennement intense.

Avec près de deux millions d’hectares d’oliveraies et quelque 100 millions d’arbres, la Tunisie affirme sa place de géant oléicole. Un patrimoine soutenu par environ 1 600 moulins à huile, qui travaillent chaque année à transformer cette manne végétale.

Si les variétés locales, Chemlali et Chetoui en tête  demeurent majoritaires, le paysage agricole tunisien voit désormais émerger de nouvelles venues européennes. Arbequina, Coratina et Koroneiki gagnent progressivement du terrain, portées par des atouts adaptés à une oléiculture moderne.

La Coratina s’épanouit ainsi dans les plantations à haute densité, tandis que l’Arbequina et la Koroneiki peuvent être conduites en très haute densité un modèle que les nombreux producteurs considèrent comme l’avenir même du secteur.

Cette évolution marque un tournant pour la filière, résolument tournée vers l’optimisation et la compétitivité internationale.

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