16,7 Md DT de déficit commercial en 9 mois
Le déficit de la balance commerciale tunisienne s’est creusé à un niveau préoccupant au cours des neuf premiers mois de 2025, atteignant 16,728 milliards de dinars contre 13,497 milliards durant la même période en 2024, selon les données officielles publiées par l’Institut National de la Statistique (INS). Cette progression traduit un déséquilibre structurel persistant dans l’économie nationale malgré des signaux mitigés à l’import-export.
Importations en hausse : +5,4% malgré une stagnation des exportations
En 2025, les importations globales ont augmenté de 5,4%, dominées par une reprise significative dans les segments des produits miniers, intermédiaires et d’équipement, soulignant un besoin accru d’intrants pour soutenir la production. Par contraste, les exportations ont enregistré une quasi-stagnation avec seulement +0,03%, freinant la capacité du pays à équilibrer sa balance commerciale.
Énergie et alimentation : Dynamique contrastée
Les importations de produits énergétiques et alimentaires ont diminué, reflétant une moindre demande sur les produits de base. Par exemple, les importations énergétiques ont chuté de 11,8%, profitant notamment d’une baisse notable du cours du pétrole Brent, passé de 84 dollars le baril en juin 2024 à 72 dollars fin juin 2025.
Le secteur minier et manufacturier : Un farouche espoir de relance
Le secteur minier a connu un redressement significatif avec une hausse de 22,6% des importations de produits miniers sur les neuf premiers mois de 2025. La production phosphate a atteint 1,8 million de tonnes au premier semestre, soit une progression de 55% par rapport à 2024, posant ainsi les bases d’une reprise économique envisageable.
Sur le front industriel, la reprise est également palpable avec une augmentation des achats extérieurs pour les secteurs textile, habillement et cuir (+3,5%) et mécanique-électrique (+15%), des secteurs clefs pour l’exportation tunisienne.
Malgré ces chiffres porteurs, l’optimisme reste mesuré. La Tunisie doit encore surmonter des défis sociaux, logistiques et environnementaux pour transformer cette dynamique en croissance durable. La dépendance aux importations comme levier de production expose aussi le pays à des vulnérabilités face aux chocs extérieurs.
Cet article est réalisé selon la dernière étude de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), intitulée « Importations : les dessous d’un trend contrasté ».

