Santé

Une table ronde sur les méfaits du tabagisme: Causes, conséquences, comment arrêter de fumer ?

La plateforme destinée aux patients et aux médecins, Med.tn a organisé, vendredi le 1 avril 2022, une table ronde sur « La réduction des méfaits du tabagisme».

En présence des scientifiques Dr Dhaker Lahidheb, cardiologue et ancien professeur à la faculté de Médecine de Tunis et à l’hôpital militaire, le Dr Anas Laouini, sexologue, addictologue, psychanalyste, psychothérapeute, et le Dr Yousra Jemli, psychiatre, psychothérapeute, sexologue et addictologue, qui ont échangé autour des méfaits du tabagisme et les politiques de santé pour combattre ce fléau.

Pour un fumeur, l’arrêt du tabac est un véritable défi, étant donné que le manque de nicotine peut être créateur de stress et d’angoisses. Et donc, dans plus de 90% des cas, il est souvent difficile d’atteindre cet objectif seul et de faire face aux envies irrépressibles de fumer.
Le tabagisme ne cesse de prendre de l’ampleur dans notre pays, notamment chez les adolescents et les enfants qui apprennent à fumer dès leur plus jeune âge. Lutter contre ce fléau en sensibilisation des patients et des jeunes à l’importance d’arrêter de fumer et de se prémunir contre les méfaits du tabac qui a réussi à faire des ravages, responsables de milliers de décès chaque année.

Dans ce cadre, Dr Jemli a indiqué que l’addiction est déjà une pathologie cérébrale parce que généralement on a l’impression que c’est un problème de motivation et de volonté et c’est pour cela que les gens font des rechutes quand ils arrêtent de fumer. Pour ce faire, il faut expliquer que c’est une pathologie à la base, liée à des modifications neurologiques ou ce qu’on appelle, aujourd’hui, la néro adaptivité. En effet, l’addiction à la nicotine est une addiction biologique vu que sa consommation entraîne une sécrétion de neurotransmetteurs qui sont très importants pour le cerveau et qui sont responsables des effets de la récompense. Pour le traitement biologique, il vise à réduire l’envie de la consommation en bloquant les récepteurs de la nicotine pour diminuer le manque, et là, il faut mentionner que le traitement comportemental, est le plus important et il faut le viser. Il s’agit, en fait, d’expliquer comment gérer la rechute, une fois que le patient a obtenu un sevrage à la nicotine.

Pour sa part, le Dr Dhaker Lahidheb a précisé que parmi les autres risques liés au tabagisme, c’est que le fumeur va passer entre 20 et 25 ans de sa vie en souffrance. Aujourd’hui, on constate que plus des 2/3 de notre population fument à partir d’un âge précoce. Et là, il existe le risque de conversion à un tabagisme lourd et à la dépendance à la nicotine où on consomme plus de 20 cigarettes par jour à l’âge de 18 ou 20 ans, ce qui accélère le vieillissement des artères à l’âge de 30 ans. Cette situation va aboutir à des événements cliniques cardio- et cérébro-vasculaires dont les conséquences sont très importantes en termes de morbi-mortalité.

De son côté, le Dr Anas Laouini a affirmé que l’être humain, qui est de nature obéissant à 70%, n’est pas conduit par sa conscience. Et dans le cas du tabagisme, le conformisme a la part du lion dans la prise de décision et dans le comportement de l’être humain d’une manière générale. Mais là, il faut mentionner aussi que le tabagisme est un outil social risqué, puisqu’il agit et évolue différemment selon l’âge. Les non-fumeurs sont valorisés par leur entourage et les fumeurs sont encouragés à arrêter, mais le contraire est aussi vrai !

Quelles solutions pour réussir à arrêter de fumer?

Les solutions ne manquent pas pour au moins freiner la propagation de ce fléau à l’échelle nationale et internationale. Parmi les moyens existants pour mettre un terme au tabagisme, la fameuse cigarette électronique, ce dispositif produisant de la vapeur en chauffant un liquide aromatisé, contenant éventuellement de la nicotine. En effet, durant les dernières années, l’e-cigarette, qui n’a pas fini de faire parler d’elle entre ceux qui la considèrent comme un bon outil de sevrage tabagique et ceux qui la voient comme un nouveau danger sanitaire, a gagné du terrain dans la population tunisienne mais aussi internationale. cet outil peut aider à arrêter de fumer, mais son usage doit être encadré. Il faut qu’elle soit bien prise et qu’elle soit associée à un bon dosage. Il y a aussi le tabac chauffé, qui fait partie des produits de dernière génération du tabac, émettant 90% moins de substances toxiques comparées aux cigarettes classiques.
Finalement, mais pas moins important, il y a le sport qui doit être une pratique régulière, capable de toucher toutes les couches de la société. En effet, le fumeur doit trouver quelque chose qui le détourne de cette pulsion pendant les minutes les plus à risque : il peut faire du sport, aller se promener, se mettre à jardiner, mâcher du chewing-gum.

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