Une récolte record de 500 000 tonnes d’olives attendue en Tunisie
La Tunisie anticipe une campagne oléicole exceptionnelle avec une production prévisionnelle de 500 000 tonnes d’olives, selon les déclarations de Najah Saïdi Hamed, présidente de la Chambre nationale des producteurs d’huile d’olive. Cette performance devrait propulser le pays à la seconde place du classement mondial des exportateurs d’huile d’olive, se positionnant directement derrière l’Espagne.
Des craintes persistantes malgré l’optimisme
Néanmoins, cette perspective favorable ne doit pas occulter les inquiétudes du milieu agricole. « Les producteurs redoutent de rester le maillon vulnérable de la filière », a tempéré Mme Saïdi, évoquant les incertitudes tarifaires et les dysfonctionnements structurels qui pénalisent le secteur.
Calendrier de récolte variable selon les régions
Le démarrage des opérations de cueillette, étalé entre fin octobre et début novembre, suit un calendrier différencié selon les gouvernorats. Si certaines régions ont déjà entamé la récolte, le gouvernorat de Sfax débutera ses travaux le 29 octobre, tandis que Zaghouan a programmé le lancement pour le 25 octobre.
La responsable a insisté sur la nécessité d’accompagner cette phase critique par des conditions de travail adéquates et des mesures incitatives, soulignant que « les agriculteurs sortent d’une année entière d’investissement et d’attente ».
Une profession en mutation
Un changement de mentalité caractérise désormais le secteur, observe la présidente : « L’époque du ‘Inch’Allah’ est révolue. Aujourd’hui, l’oléiculteur est un authentique entrepreneur qui assume des charges multiples et gere des pressions constantes, en attendant une rémunération juste de son travail. »
Des décisions gouvernementales attendues
Le milieu agricole suit avec attention la concrétisation des recentes orientations présidentielles. L’appel du Président Kaïs Saïed à diversifier les débouchés commerciaux et à renforcer la diplomatie économique autour de l’or vert tunisien a été particulièrement bien accueilli.
La matérialisation des accords du CEPEX visant à pénétrer de nouveaux marchés – Japon, Chine, Russie et Amérique latine – constitue une priorité, surtout après l’instauration par les États-Unis d’une taxe de 25% sur les importations tunisiennes.
L’initiative de la Banque Centrale encourageant le financement des investisseurs, particulièrement dans l’huile d’olive conditionnée, est perçue comme un levier essentiel pour moderniser la filière.