Un record à 135,7 milliards, mais une progression qui ralentit
Le stock de la dette publique tunisienne a franchi un cap historique à la fin du mois d’août 2025, s’établissant à 135,7 milliards de dinars (MMDT), selon les dernières statistiques du ministère des Finances. Ce montant, en hausse de 5,7% sur un an, marque toutefois un ralentissement significatif, affichant le plus faible rythme de progression enregistré depuis quinze ans.
Ce freinage inédit dans la courbe de l’endettement étatique s’explique principalement par un recul marqué de la dette extérieure. L’État tunisien, confronté à des difficultés croissantes pour s’endetter sur les marchés internationaux, a vu sa dette extérieure se contracter pour atteindre 56,6 MMDT. Il s’agit de son niveau le plus bas depuis 2019. Son poids dans le total de la dette s’est ainsi réduit à 41,7%, une proportion qui contraste fortement avec la moyenne de 58,5% observée sur la période 2021-2024, et très loin du pic de 71,6% enregistré en 2019.
Le marché domestique, principal moteur de la dette
En contrepartie de ce reflux à l’international, c’est le marché financier domestique qui supporte désormais l’essentiel de la dette de l’État. L’endettement intérieur a connu une progression vigoureuse de 19,1% sur un an. Il constitue aujourd’hui la part prépondérante de l’encours total, représentant 58,3% du stock de la dette, renversant la structure de financement qui prévalait jusqu’alors.
La charge de la dette s’alourdit malgré un répit sur les intérêts
Si la croissance du stock de la dette ralentit, son service, c’est-à-dire les remboursements effectifs, s’est alourdi de manière préoccupante. À fin août 2025, il a atteint 18,0 milliards de dinars, en nette augmentation de 18,7% sur un an.
Cette hausse est intégralement imputable à l’amortissement du capital, qui a bondi de 27,4%. En revanche, l’État a bénéficié cette année d’un contexte de taux plus favorable. La charge d’intérêts a ainsi baissé, passant de 4,132 milliards de dinars à fin août 2024 à un peu moins de 4 milliards (3,942 MMDT) à la même période de 2025, offrant un léger répit dans le service global de la dette.

