Economie

 Un bilan touristique en demi-teinte malgré 8,4 millions de visiteurs

La saison touristique tunisienne affiche une durée remarquable, se prolongeant avec dynamisme jusqu’au mois d’octobre, comme l’a révélé ce jeudi Dora Miled, Présidente de la Fédération Tunisienne des Hôtels (FTH), sur les ondes d’une radio. Si les chiffres globaux des arrivées sont encourageants, l’analyse fine des performances du secteur révèle un retour à la normale qui reste incomplet.

Au cours des neuf premiers mois de l’année, la Tunisie a accueilli approximativement 8,4 millions de visiteurs, enregistrant ainsi une croissance de 8,8% par rapport à la même période de l’année précédente.

Une fréquentation portée par le voisinage et l’Europe

La répartition géographique des touristes montre une forte dépendance aux marchés proches. Les ressortissants des pays voisins ont constitué le moteur de cette fréquentation, représentant plus de la moitié des entrées, avec un flux avoisinant les 4 millions de personnes.

Le marché européen a, pour sa part, maintenu son rôle de pilier en contribuant pour un tiers au total, avec 2,6 millions de voyageurs. Par ailleurs, la communauté tunisienne résidant à l’étranger (TRE) a réaffirmé son attachement au pays, son nombre ayant franchi le cap symbolique du million de personnes.

L’ombre portée des sanctions russes

Mme Miled n’a pas occulté les contre-performances de certains marchés. Elle a pointé du doigt l’impact direct des sanctions internationales sur le transport aérien russe, qui ont drastiquement limité l’arrivée des touristes en provenance de cette destination. Leur nombre n’aurait ainsi atteint que « quelques milliers », une baisse significative dans le paysage touristique national.

Les nuitées, le véritable indicateur de santé

Si les indicateurs relatifs aux arrivées et aux recettes sont au vert, la Présidente de la FTH a tenu à recentrer le débat sur la métrique la plus scrutée par les professionnels : les nuitées. Un million de nuitées ont été comptabilisées jusqu’à fin septembre, affichant une hausse de 4,8%.

Cependant, cette progression reste modeste et masque une réalité moins réjouissante. Comparé à l’année de référence 2019, ce résultat traduit en réalité un recul de 9%. « L’activité hôtelière n’a pas retrouvé le niveau de 2019 », a-t-elle conclu, soulignant ainsi le chemin qui reste à parcourir pour une pleine renaissance du secteur après les années de crise.

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