Tunisie-Égypte : Un accord pour faciliter les échanges commerciaux
Dans une démarche destinée à renforcer l’intégration économique, la Tunisie et l’Égypte ont officialisé, jeudi à Tunis, un mécanisme opérationnel pour la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité des produits industriels non alimentaires. Cet instrument, qualifié d’« historique » par les parties, est conçu pour éliminer les obstacles techniques aux échanges et fluidifier les flux commerciaux entre les deux nations.
Signé à l’issue des travaux de la 14e réunion du Groupe de travail mixte tuniso-égyptien (17-19 novembre), ce dispositif permet aux exportateurs et producteurs des deux pays de s’affranchir de la répétition des tests et analyses. Désormais, les certifications délivrées par les organismes accrédités de chaque partie seront reconnues de part et d’autre, sur la base de procédures garantissant l’intégrité et la confiance.
Une étape décisive pour la coopération bilatérale
La cérémonie de signature a vu la participation de hauts responsables. Pour la Tunisie, M. Nafâa Boutiti, Directeur général de l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrienne (INNORPI), a apposé sa signature. La délégation égyptienne était conduite par M. Essam Al-Naggar, Président du Conseil d’administration de l’Autorité Générale de Contrôle des Exportations et des Importations (GOEIC), et M. Khaled Soufi, Président de l’Autorité générale des standards et de la qualité et futur Président de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). L’ambassadeur d’Égypte en Tunisie, S.E. M. Bassem Hassan, et le conseiller commercial égyptien à Tunis, M. Mohamed El-Maghraby, assistaient également à l’événement.
Interrogé par L’Echo Tunisien, M. Boutiti a salué une « étape décisive » pour la concrétisation du mémorandum d’entente signé en 2022. « L’objectif est de renforcer la confiance mutuelle, d’éliminer les obstacles techniques au commerce et de favoriser un accès plus fluide et plus large aux marchés respectifs », a-t-il déclaré.
Une portée stratégique et économique
Du côté égyptien, les officiels ont insisté sur la dimension stratégique de cet accord. M. Essam Al-Naggar y voit bien plus qu’une formalité administrative. « Il s’agit d’un saut qualitatif dans la coopération bilatérale, un mécanisme qui servira directement les intérêts des consommateurs et des producteurs des deux pays en simplifiant les procédures et en réduisant les coûts et les délais », a-t-il affirmé.
L’ambassadeur Bassem Hassan a, pour sa part, souligné le caractère « important » de cet accord pour le renforcement global des relations économiques tuniso-égyptiennes.
Enfin, une vision plus large a été esquissée par M. Khaled Soufi. Le futur président de l’ISO a estimé que cette initiative tuniso-égyptienne pourrait servir de modèle et constituer un pas significatif vers la formation d’un « bloc économique arabe » plus intégré, capable de peser sur les normes et standards au niveau international.
Cet accord pratique ouvre ainsi la voie à une augmentation significative des échanges commerciaux, tout en posant les fondations d’une coopération économique renforcée à l’échelle régionale.

