La Tunisie deuxième consommateur mondial d’antibiotiques
Après avoir réalisé une étude par des chercheurs américains, la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) a publié un rapport détaillé sur la consommation d’antibiotiques dans le monde, intitulé “Augmentation globale et convergence géographique dans la consommation d’antibiotiques entre 2000 et 2015” établi par huit spécialistes du Center for Disease Dynamics, Economics & Policy de Washington DC, de l’Université de Princeton (États-Unis), de l’Institut de biologie intégrative de Zurich (Suisse) et de l’Université d’Anvers (Belgique).
Par ailleurs, ces scientifiques se sont intéressés pendant 15 ans sur 76 pays et ont constaté que la consommation d’antibiotiques est en hausse mondiale de 65 % entre 2000 et 2015, dont la consommation globale totale d’antibiotiques en 2015 était estimée à 42,3 milliards de doses quotidiennes déterminées.« La résistance aux antibiotiques, entraînée par la consommation d’antibiotiques, est une menace croissante pour la santé mondiale ».
Sachant qu’en 2000, les pays à revenu élevé comme la France, la Nouvelle Zélande, l’Espagne, Hong Kong, et les États-Unis, ont enregistré le plus fort taux de consommation d’antibiotiques au monde mais en 2015, c’est des pays à faible revenue qui consomment le plus d’antibiotiques comme la Turquie, la Tunisie, l’Algérie, et la Roumanie.
La Tunisie se trouve à la deuxième position de ce classement en étant l’un des plus grands consommateurs d’antibiotiques au monde après la Turquie.

La directrice générale au ministère de la Santé, Nadia Fenina a indiqué le 30 mars 2017 que la consommation des antibiotiques en Tunisie a commencé depuis 2007 et ce, depuis l’entrée en vigueur du service de la CNAM.
Elle a par ailleurs précisé que la surconsommation des antibiotiques peut parfois être dangereuse pour la santé, car une fois que le corps s’habitue à ce genre de médicaments, il devient inefficace au point d’affaiblir l’immunité.
Dans ce cadre, plusieurs actions ont été entreprises dont notamment la création de comités nationaux de suivi, pour mettre en place une stratégie de lutte contre les bactéries multirésistantes. La société tunisienne de pathologie infectieuse a par ailleurs entrepris de publier des rapports annuels sur l’évolution de résistance aux antibiotiques en Tunisie.