Tunisie-Chine-Afrique : un nouveau hub médical au cœur de la coopération Sud-Sud
Une ambition partagée de faire de la Tunisie un pôle médical régional a rassemblé, lors d’un forum inaugural, les forces vives de la Chine, de la Tunisie et d’une quinzaine de pays africains. Cet événement stratégique, qui a mobilisé des centaines d’exposants et 130 experts chinois, vise à créer une synergie inédite entre l’excellence clinique et universitaire tunisienne, le savoir-faire scientifique de la Chine et les besoins immenses en soins de santé du continent africain.
Devant un parterre de figures éminentes de la médecine, de la diplomatie et de la recherche, le président du Forum, M. Ahmed Laater, a souligné la convergence de trois dynamiques majeures pour cet projet. « Nous combinons l’expertise hospitalo-universitaire tunisienne, l’excellence scientifique chinoise et les besoins sanitaires croissants de l’Afrique », a-t-il déclaré, traçant les contours d’une coopération prometteuse.
Un programme riche pour des synergies concrètes
Pendant deux jours, les travaux s’articuleront autour de quatre axes principaux, alliant tradition et modernité : la médecine traditionnelle et la phytothérapie, la valorisation des plantes médicinales africaines et chinoises, ainsi que l’échange et la modernisation des savoirs ancestraux. Au-delà des conférences, des expositions et des séminaires sont conçus pour favoriser non seulement des échanges scientifiques, mais aussi humains, renforçant les réseaux entre praticiens, chercheurs et décideurs.
Une volonté politique affirmée
Le ministre de la Santé, M. Mustapha Ferjani, a inscrit cette initiative dans la continuité du partenariat stratégique signé entre Tunis et Pékin en février 2025. « La Tunisie ambitionne d’accélérer son positionnement comme point de convergence de la santé entre l’Asie et l’Afrique », a-t-il affirmé. Il a rappelé que la visite d’État du Président Kaïs Saïed en Chine l’an dernier avait jeté les bases solides de cette collaboration, déjà matérialisée par plusieurs réalisations.
Parmi les projets concrets cités comme preuves de cette volonté, figurent la création d’un centre de médecine traditionnelle chinoise à l’hôpital Mongi-Slim de Tunis, inauguré fin 2023, et la signature, en marge du forum, de trois nouveaux protocoles de coopération. Ces accords portent sur l’échange d’expertises, la création d’un centre commun pour les maladies cardiovasculaires et l’acquisition d’un bus sanitaire high-tech destiné aux régions de l’intérieur.
Pour les nations africaines, a souligné le ministre, ce partenariat représente une réponse pragmatique aux défis financiers de leurs systèmes de santé. L’intégration de médecines alternatives et complémentaires pourrait ainsi alléger la dépendance aux traitements pharmaceutiques onéreux.
Une vision commune pour une nouvelle ère
L’Ambassadeur de Chine en Tunisie, S.E.M. Wan Li, s’est félicité des réalisations de son pays aux côtés des partenaires africains, rappelant la construction de 14 hôpitaux à travers le continent ces dernières années. Il a réaffirmé la détermination de la Chine à accompagner la Tunisie dans le renforcement de ses infrastructures sanitaires et de ses compétences techniques, un engagement bilatéral solide dont la santé est le fer de lance.
Plus qu’une simple rencontre scientifique, le Forum de Tunisie pour le développement de la médecine sino-africaine s’impose comme un tournant stratégique. À la croisée de la santé, de la diplomatie et de l’économie, il semble bien poser les fondations d’une nouvelle ère de solidarité tripartite, aussi innovante qu’inclusive, portée par une vision commune de progrès et de développement partagé.
