Tunisie 2026-2030 : 4 nouveaux barrages par an pour assurer l’eau potable
Lors d’une séance plénière au Conseil National des Régions et des Districts, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, M. Ezzeddine Ben Cheikh, a présenté une feuille de route ambitieuse pour la gestion et le développement des ressources en eau en Tunisie.
L’année 2026 s’annonce comme un cap important avec le lancement d’une série de projets structurants. L’accent sera mis sur la mobilisation des eaux de surface grâce à la finalisation de plusieurs infrastructures majeures. Parmi les chantiers prioritaires figurent l’achèvement du barrage supérieur de Mellègue, la mise en service des réservoirs de Saïda et de Kalaa Kebira, ainsi que la finalisation du barrage de Douimis. La maintenance du système de transfert des eaux du barrage de Barbara et la protection contre les crues dans la zone inférieure de l’Oued Medjerda complètent ce programme pour renforcer la sécurité hydrique du pays.
Une vision à moyen terme : 2026-2030
Au-delà de l’horizon 2026, le ministère planifie déjà la suite. Pour la période 2026-2030, une stratégie de grande envergure est sur la table. Elle prévoit la construction de quatre nouveaux barrages – Siliana 1, Boulaaba, Mâleh Supérieur et Erraghai – et de dix barrages collinaires. Le projet du barrage de Siliana et le transfert des eaux du barrage de Barbara vers les gouvernorats de Siliana et du Kef sont également au cœur de cette planification.
Modernisation et protection des ressources
Pour une gestion optimale, le département ministériel mise sur la technologie. La modernisation des stations de mesure climatologiques permettra un suivi en temps réel des données, essentiel pour anticiper les crises. Cette approche s’accompagne d’un renforcement des programmes de protection de la qualité de l’eau et de lutte contre la pollution dans les principaux bassins hydrographiques.
Garantir l’accès à l’eau potable
Sur le front de l’eau potable, un plan d’un coût de 55 millions de dinars est déjà en œuvre. Il repose principalement sur le forage de nouveaux puits et le renforcement des réseaux de distribution et de pompage.
La SONEDE, de son côté, s’engage dans un vaste programme de modernisation de ses infrastructures. À partir de 2026, l’entreprise publique compte accélérer le rythme de renouvellement de ses canalisations, avec un objectif de 1000 kilomètres par an. Un programme dédié à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la transition écologique est également prévu.
Le monde rural, une priorité affirmée
Le gouvernement n’oublie pas les zones rurales. Un programme d’approvisionnement en eau, doté d’une enveloppe de 405 millions de dinars, y est actuellement déployé. Parallèlement, un plan d’assainissement spécifique aux établissements scolaires ruraux, d’un coût de 46 millions de dinars, vise à améliorer les conditions de vie de 162 000 élèves et membres du personnel éducatif répartis dans 1162 écoles.
Cet ensemble de mesures illustre la volonté des autorités de faire de la gestion de l’eau une priorité nationale, cruciale pour le développement économique et social et la sécurité des populations.