Economie

Réforme du financement des ONG en Tunisie

La question du financement des organisations non gouvernementales (ONG) en Tunisie demeure complexe et cruciale, affectant la viabilité et la gestion de ces entités essentielles pour la société civile. Actuellement, plus de 24 000 ONG opèrent dans le pays, mais près d’un tiers d’entre elles ne possèdent pas de comptes bancaires ou postaux réguliers. De plus, 182 ONG ont été dissoutes pour des irrégularités financières liées à des influences politiques, soulevant des préoccupations sur la transparence et l’intégrité de leurs pratiques de financement.

La dépendance excessive des financements étrangers constitue un autre défi majeur pour les ONG tunisiennes, certaines dépendant jusqu’à 95% de ces sources extérieures. Cette situation les expose à des pressions considérables pour se conformer aux exigences des donateurs internationaux, posant ainsi des questions sur leur indépendance et leur capacité à agir de manière autonome.

Pour répondre à ces défis persistants, le gouvernement tunisien a récemment adopté un projet de loi visant à encadrer plus strictement la création et le financement des associations. Cette législation intervient à la suite d’une augmentation des cas d’associations fictives ou illégales depuis la révolution de 2011, avec 272 associations suspectes récemment sujettes à des mesures disciplinaires.

Les nouvelles règles imposent aux ONG l’obligation d’ouvrir des comptes courants postaux et de soumettre toutes leurs transactions financières à un audit rigoureux par la Banque centrale de Tunisie. Le ministère des Finances joue également un rôle clé en renforçant la surveillance de la transparence des financements, surtout pour celles recevant des fonds étrangers.

Toutefois, malgré ces avancées régulatrices, la route vers une gestion transparente et équitable des financements des ONG reste semée d’embûches. Il est crucial de trouver un équilibre délicat entre la nécessité de prévenir les abus financiers et le soutien nécessaire aux activités légitimes de la société civile. Ces ONG jouent en effet un rôle vital dans le développement économique et social de la Tunisie, nécessitant un cadre réglementaire robuste mais flexible pour assurer leur pérennité et leur contribution continue au bien-être national.

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