Economie

Pourquoi l’inflation résiste malgré sa baisse à 4,9% ?

Le rythme de l’inflation a marqué un léger fléchissement au mois d’octobre, s’établissant à 4,9% en glissement annuel, après avoir atteint 5% le mois précédent. Ce recul, bien que modeste, est principalement porté par le tassement des hausses de prix dans deux secteurs clés : l’alimentation et l’hôtellerie-restauration.

Le secteur alimentaire, moteur d’une inflation persistante

Le poste alimentaire, bien que ralentissant légèrement à +5,7% sur un an, continue de peser lourdement sur le budget des ménages. Cette tendance annuelle masque des disparités importantes. Les produits frais restent les principaux responsables de cette tension, avec des hausses vertigineuses sur un an pour les légumes frais (+21,4%), la viande d’agneau (+18,8%), les viandes bovines (+9,8%), les poissons frais (+9,9%) et les fruits frais (+9,2%). Une lueur d’espoir dans ce paysage morose : le prix des huiles alimentaires a, quant à lui, connu une baisse significative de 22,2%.

Habillement et services : d’autres postes budgétaires sous pression

Hors alimentation, l’inflation reste vive. Les produits manufacturés ont enregistré une hausse de 5% sur un an, tirée notamment par l’habillement et les chaussures (+9,2%) et les produits d’entretien (+5%). Du côté des services, la hausse est de 4,2%, portée essentiellement par le dynamisme des prix dans les restaurants, cafés et hôtels, qui affichent encore une augmentation de 7,5% sur un an, malgré un net ralentissement par rapport à septembre.

L’inflation sous-jacente et l’impact de la réglementation des prix

L’inflation dite « sous-jacente », qui exclut les produits volatils comme l’alimentation et l’énergie, recule très légèrement à 5,1%. Ce chiffre met en lumière le contraste frappant entre les produits libres, dont les prix ont grimpé de 6% sur un an, et les produits encadrés, qui n’ont augmenté que de 1,1%. L’écart est encore plus spectaculaire pour les denrées alimentaires : +6,4% pour les produits libres contre seulement +0,2% pour ceux dont les prix sont régulés.

Zoom sur la dynamique mensuelle : l’effet « fin des soldes »

Sur un mois, l’indice des prix à la consommation a progressé de 0,7% entre septembre et octobre 2025. Cette poussée mensuelle est largement attribuable à la fin des soldes d’été, qui a entraîné un rebond spectaculaire des prix de l’habillement et des chaussures (+6,4%). Les articles d’habillement (+6,3%) et les chaussures (+7,4%) ont été les plus concernés. Parallèlement, les prix alimentaires ont continué leur légère progression mensuelle (+0,1%), dopés par les légumes frais et les huiles, malgré les baisses sur les viandes ovine et de volaille.

Le poids des différents secteurs dans l’inflation globale

En termes de contribution à l’inflation globale, les groupes « Produits manufacturés » et « Services » restent les principaux contributeurs, avec respectivement 1,9 point et 1,4 point. Toutefois, lorsque l’on distingue par mécanisme de fixation des prix, ce sont les produits « Non alimentaires libres » et « Alimentaires libres » qui pèsent le plus, contribuant pour 3,1 points et 1,6 points à l’inflation d’octobre 2025.

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