Pour l’UE, la Tunisie est la clé de voûte de son nouveau pacte méditerranéen
Le Nouveau Pacte pour la Méditerranée, officiellement présenté jeudi au siège de la Commission européenne à Bruxelles, s’annonce comme un cadre de coopération prometteur pour la Tunisie. Dubravka Šuica, Commissaire européenne chargée de la Méditerranée, a affirmé à l’Agence TAP que cette initiative offrira au pays « des perspectives économiques et humaines renouvelées ».
Lors d’une conférence de presse, la commissaire a souligné que ce pacte, fruit de « concertations intenses et inclusives » avec un large éventail d’acteurs, vise à établir des partenariats sur un pied d’égalité. Pour la Tunisie, les retombées devraient être multiples.
Leviers économiques et accès au marché européen
Un des axes majeurs concerne le renforcement de l’attractivité du pays pour les investissements étrangers, particulièrement dans les secteurs verts et technologiques. Le pacte prévoit également une réduction de certaines barrières commerciales, facilitant ainsi l’accès des exportations tunisiennes au marché européen et ouvrant de nouveaux débouchés.
Mobilité et formation pour la jeunesse
Sur le plan humain, Dubravka Šuica a évoqué la mise en place de mécanismes de migration légale et de programmes de mobilité universitaire et de formation au profit des jeunes Tunisiens. Elle a précisé que ces opportunités s’accompagneront d’une coopération bilatérale et multipartite renforcée dans la lutte contre la migration irrégulière.
Une approche fondée sur la co-création
De son côté, Kaja Kallas, Haute Représentante de la Commission européenne, a expliqué que le pacte s’articule autour des principes de « copropriété, de cocréation et de responsabilité conjointe ». L’approche se veut concrète, avec pas moins d’une centaine d’initiatives tangibles destinées à apporter une valeur ajoutée aux citoyens et aux économies de toute la Méditerranée.
L’objectif central est de générer des avantages mutuels, en favorisant la production d’énergie propre, en débloquant des investissements privés et en ciblant spécifiquement les jeunes, les femmes et les petites entreprises.
Des projets structurants pour l’avenir
Parmi les projets phares figure la création d’une « Université méditerranéenne », un écosystème innovant destiné à connecter les étudiants des deux rives et à renforcer la formation technique et professionnelle.
Le pacte ambitionne également de construire des économies « plus fortes, durables et intégrées » via la modernisation des relations commerciales, le développement des énergies propres, l’économie bleue, l’agriculture, la connectivité numérique et les transports. Des initiatives comme « T-MED » sur les énergies renouvelables et « StartUp4Med » seront ainsi lancées.
Sécurité et coopération régionale élargie
La sécurité, la coopération militaire et la gestion des flux migratoires constituent un autre pilier important. Le pacte prévoit une approche globale pour faire face à la migration irrégulière, incluant la gestion intégrée des frontières et la lutte contre le trafic de migrants. Un forum régional sur la paix et la sécurité sera également mis en place.
Enfin, le cadre de collaboration est conçu pour s’étendre au-delà de la Méditerranée méridionale, incluant le Golfe, l’Afrique subsaharienne, les Balkans occidentaux et la Turquie.
Calendrier et prochaines étapes
Selon un communiqué de la Commission européenne, le pacte est proposé pour une approbation politique en novembre 2025, à l’occasion du 30e anniversaire du processus de Barcelone. Un premier plan d’action, évolutif, est attendu pour le premier trimestre 2026. Les organisations de la société civile et de jeunesse seront invitées à soutenir sa mise en œuvre.