Economie

Pétrole : l’OPEP+ surprend le marché et relève modérément sa production

Les cours du brut ont retrouvé des couleurs ce lundi, portés par une décision surprise de l’OPEP+, une augmentation moins forte qu’attendu des quotas de production pour le mois de novembre.

Le baril de Brent de la mer du Nord (délivrance en décembre) a progressé de 1,46 % pour s’établir à 65,47 dollars. Son homologue américain, le West Texas Intermediate (WTI, livraison en novembre), a suivi la même trajectoire, enregistrant une hausse de 1,33 % à 61,69 dollars.

Une alliance prudente

Réunis en visioconférence dimanche, huit membres clés de l’OPEP+, Arabie saoudite, Russie, Irak, Émirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan, Oman et Algérie ont convenu d’augmenter leur plafond de production de seulement 137 000 barils par jour à compter de novembre.

Un geste mesuré, alors que certains acteurs tablaient sur un relèvement bien plus important, de l’ordre de 500 000 barils quotidiens. Depuis avril, le cartel a déjà injecté près de 2,5 millions de barils supplémentaires par jour sur le marché.

Stratégie de reconquête

Ce retour progressif contraste avec la politique de restriction menée ces dernières années par l’OPEP+ pour enrayer l’érosion des prix. Aujourd’hui, le groupe semble engagé dans une manœuvre de reconquête de parts de marché, selon les analystes d’Eurasia Group.

Mais la prudence reste de mise. Le cartel est conscient des risques de déséquilibre entre l’offre et la demande d’ici la fin de l’année, dans un contexte de reprise encore fragile de la consommation mondiale.

La Russie, acteur de la modération

Moscou, dont les capacités de raffinage ont été affectées par les sanctions occidentales et des attaques de drones ukrainiens, a plaidé pour une augmentation modérée de la production. Une position qui a visiblement pesé dans les discussions.

Si ces incidents n’ont pas, pour l’instant, entravé les exportations de brut russe, ils rappellent la fragilité de l’équilibre géopolitique et ses répercussions sur les marchés.

Crainte d’un excédent

Malgré le rebond de ce lundi, l’ombre d’une surabondance pèse sur les mois à venir. La demande mondiale, bien que solide, reste incertaine, et toute accélération trop brutale de la production pourrait faire vaciller les cours.

L’OPEP+ joue désormais un double jeu : soutenir les prix sans étouffer la reprise, tout en reprenant le terrain perdu face à ses concurrents. Un exercice d’équilibre dont les prochaines semaines diront s’il est tenable.

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