L’Or s’envole au-dessus de 4 300 $ dans un monde en crise !
L’or a dépassé le seuil symbolique des 4 300 dollars ce vendredi et s’apprête à clôturer sa meilleure semaine depuis la crise financière de 2008. La recherche d’actifs refuges par les investisseurs, face aux incertitudes géopolitiques, économiques et aux perspectives d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine, reste plus vive que jamais.
À 11h02 GMT, l’or au comptant progressait de 0,2 % pour s’établir à 4 332,17 dollars l’once, après avoir touché plus tôt dans la séance un niveau inédit à 4 378,69 dollars. Dans le même temps, le contrat à terme américain sur l’or (livraison décembre) gagnait 1 % pour atteindre 4 345,90 dollars.
Sur l’ensemble de la semaine, le métal précieux est en passe d’enregistrer une hausse spectaculaire de 8 %. Plus tôt dans la journée, il se dirigeait même vers sa plus forte progression hebdomadaire depuis septembre 2008, au plus fort de la crise provoquée par la faillite de la banque Lehman Brothers.
« Avec les anticipations d’une baisse des taux d’intérêt, les risques géopolitiques et la persistance des inquiétudes dans le secteur bancaire, l’environnement reste extrêmement porteur pour l’or », a analysé Alexander Zumpfe, négociant en métaux précieux chez Heraeus Metals en Allemagne.
Il a toutefois nuancé son propos en ajoutant : « Une stabilisation à court terme est possible, compte tenu de l’engouement excessif pour les achats. »
L’argent dans le sillage de l’or
Tandis que l’or brille, l’argent au comptant cédait 0,4 % à 54 dollars l’once, après avoir également atteint un plus haut historique à 54,47 dollars plus tôt dans la journée.
Les craintes sur les banques pèsent sur les marchés actions
La pression persistait sur les marchés boursiers mondiaux, entraînés à la baisse par le recul des valeurs bancaires. De nouveaux signes de tensions sur le crédit au sein des banques régionales américaines ont accru l’aversion au risque des investisseurs, les incitant à se tourner vers les valeurs refuges.
La Fed sous pression
Sur le front monétaire, Christopher Waller, membre de la Réserve fédérale (Fed), a exprimé jeudi son soutien à une nouvelle baisse des taux d’intérêt dans les mois à venir, en raison des préoccupations pesant sur le marché du travail. Les investisseurs anticipent désormais une réduction de 25 points de base lors de la réunion des 29 et 30 octobre, qui serait suivie d’une autre en décembre.
Une performance annuelle historique
L’or affiche une performance remarquable depuis le début de l’année, avec des gains cumulés dépassant 66 %. Cette envolée est portée par un concours de facteurs : les tensions géopolitiques, des spéculations vigoureuses sur les baisses de taux, des achats soutenus de la part des banques centrales, un recul de la dépendance au dollar et des entrées massives de capitaux dans les fonds indiciels (ETF).
Dans ce contexte, la banque HSBC a revu ses prévisions à la hausse, relevant de 100 dollars son estimation du prix moyen de l’or pour 2025, à 3 455 dollars l’once. L’institution prédit même que le métal jaune pourrait atteindre les 5 000 dollars l’once en 2026, en raison de l’aggravation des risques perçus.
Les autres métaux précieux en retrait
Dans l’ombre de l’or, les autres métaux précieux affichaient des performances mitigées. Le platine a nettement reculé, chutant de 4 % à 1 644,75 dollars. Le palladium a également été pénalisé, perdant 2,2 % pour s’établir à 1 578,07 dollars.