Economie

Liberté économique : la Tunisie, 124e au monde, sonne l’alarme !

La Tunisie traîne loin derrière dans le classement mondial de la liberté économique. Selon le dernier rapport de l’Institut Fraser (Canada), le pays se classe 124ᵉ au niveau mondial et seulement 27ᵉ à l’échelle africaine. Une position qui révèle un environnement économique fragile, marqué par de multiples entraves.

Intervenant ce mardi 30 septembre 2025 sur les ondes d’Express Fm, le professeur d’économie Ridha Chkondali n’a pas mâché ses mots. Pour lui, ce faible score est le reflet d’une « situation préoccupante », où la bureaucratie étouffante et un système judiciaire manquant d’intégrité brident largement les initiatives économiques.

Qu’est-ce que la liberté économique ?

Le professeur Chkondali en a rappelé la définition : il s’agit de « la capacité à produire, commercer et consommer des biens et services sans intervention abusive de l’État ni recours à la force, à la fraude ou au vol ». Un tel climat, a-t-il expliqué, ne peut exister sans le respect des droits de propriété et une intervention étatique limitée et proportionnée.

Cinq piliers évalués

L’indice canadien s’appuie sur une analyse rigoureuse de cinq domaines clés :

  • La taille de l’État (dépenses publiques, impôts, subventions)
  • Le système juridique et la protection des droits de propriété
  • La stabilité monétaire (inflation, gestion de la masse monétaire)
  • La liberté des échanges commerciaux internationaux
  • La régulation des marchés (financiers, bancaires, du travail)

Un constat confirmé par un autre indice

La sonnette d’alarme est également tirée par un autre organisme de référence. L’indice de la Heritage Foundation, un think tank américain, place la Tunisie au 149ᵉ rang sur 184 pays, avec un score médiocre de 49,1 sur 100, confirmant ainsi les fortes restrictions qui pèsent sur l’économie.

Parmi les points noirs spécifiques, M. Chkondali a insisté sur la faible stabilité monétaire du pays, qui n’occupe que la 104ᵉ place mondiale, appelant à une « réforme urgente » dans ce domaine.

Au-delà du classement, un signal pour les investisseurs

Le professeur a souligné que ces indices sont cruciaux pour les investisseurs, tant étrangers que tunisiens, car ils dessinent une carte lisible de l’environnement des affaires. Mais son analyse va plus loin : il met en garde contre le fossé entre liberté économique et liberté politique.

Selon lui, ce déséquilibre est un facteur de risque majeur qui pourrait compromettre la transition démocratique tunisienne. « Un déséquilibre entre ces deux dimensions augmente fortement le risque d’échec démocratique », a-t-il affirmé.

Qui sont les meilleurs élèves ?

En tête du palmarès mondial de la liberté économique, on retrouve des économies dynamiques et ouvertes : Hong Kong, Singapour, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et les États-Unis. Des modèles qui contrastent fortement avec la situation décrite pour la Tunisie, appelant à une profonde réflexion sur les réformes à engager.

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