Les marchés mondiaux en berne
Suite aux déceptions économiques survenues la semaine dernière aux États-Unis, un nombre croissant d’experts en politique monétaire estiment que la Réserve fédérale a mal évalué la nécessité de réduire ses taux d’intérêt. L’atterrissage en douceur espéré pourrait finalement se révéler plus difficile, avec un risque accru de récession.
Le 5 août 2024 a été une journée caractérisée par une combinaison de facteurs défavorables, tels que des données économiques décevantes, des décisions inattendues de la part des banques centrales, et des ventes massives d’actions par des investisseurs institutionnels. Cette conjoncture a engendré une tempête parfaite sur les marchés mondiaux.
Les chiffres de l’emploi publiés vendredi aux États-Unis ont montré des résultats inférieurs aux attentes, ravivant les craintes d’une récession imminente dans le pays. Le rapport a fait état d’un ralentissement des embauches et d’une hausse du taux de chômage à son plus haut niveau depuis 2021.
Cette mauvaise nouvelle économique a entraîné une chute généralisée des marchés boursiers mondiaux. En Asie, le Nikkei japonais a dévissé de plus de 12%, un mouvement rare et drastique pour cet indice majeur.
La Banque du Japon a en effet surpris les investisseurs en relevant ses taux d’intérêt, ce qui a renforcé le yen et pénalisé les exportateurs nippons. La tendance baissière s’est ensuite propagée en Europe et aux États-Unis.
Le Nasdaq a notamment perdu plus de 6% en début de séance avant de récupérer partiellement. Au final, la capitalisation boursière des principales entreprises technologiques a diminué de 750,2 milliards de dollars en une journée, établissant un record de la plus grande perte journalière.
Les investisseurs craignent désormais que la détérioration de l’économie américaine ne soit en réalité plus critique qu’imaginée jusqu’à présent. Ils estiment que la Réserve fédérale a mal évalué la nécessité de réduire ses taux d’intérêt et que des baisses plus agressives sont nécessaires pour éviter une récession.
Cependant, malgré ces chiffres décevants, l’économie américaine continue de résister et de créer des emplois. Les dépenses de consommation restent solides et il n’y a pas de déséquilibre financier majeur. La Fed dispose donc encore d’une marge de manœuvre pour ajuster sa politique monétaire de façon appropriée.