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Le café entre chute des stocks et guerre des tarifs

Stocks critiques au Brésil
La situation s’est brutalement tendue avec l’annonce d’un retrait massif de près de 7 000 sacs de café des entrepôts de la Bourse internationale. Cet événement a fait plonger le niveau des réserves brésiliennes à son plus bas historique depuis octobre 2020, selon les données rapportées par le journal El Sol de México. Cette raréfaction de l’offre disponible sur le marché spot a immédiatement agi comme un puissant catalyseur sur les cours mondiaux.

Le double effet américain
Deux phénomènes concomitants expliquent cette évaporation des stocks. D’une part, les importateurs américains, parmi les plus grands consommateurs mondiaux, ont significativement accru leurs achats. D’autre part, un alourdissement général des droits de douane vient complexifier et renchérir les circuits d’approvisionnement, créant un goulot d’étranglement logistique.

La Colombie, nouvelle épine diplomatique
Le contexte géopolitique ajoute une couche de complexité au dossier. La décision de l’ancien président américain Donald Trump de relever les tarifs douaniers sur les produits colombiens et de geler l’aide financière à Bogotá a jeté un froid entre Washington et l’un des berceaux du café Arabica. Cette variété prestigieuse, dont la Colombie est le troisième producteur planétaire, pourrait voir son accès au marché américain entravé.

Une équation mondiale perturbée
Les experts tablaient initialement sur la production colombienne pour compenser le recul brésilien. Ce scénario de reprise est aujourd’hui compromis. Pour contourner les barrières douanières, le Brésil opérerait déjà un repositionnement stratégique en redirigeant une partie de son offre vers le marché intérieur colombien, créant une situation inédite.

Une filière sous haute tension
Cette conjonction de facteurs révèle la extrême fragilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale du café, tributaire de peu de pays producteurs et vulnérable aux chocs politiques et climatiques. Les analystes de L’Écho Tunisien s’accordent sur un point : la combinaison d’une offre défaillante et de tensions commerciales pourrait installer une pression haussière structurelle sur les prix pour les mois à venir, avec un impact direct attendu sur le consommateur final.

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