L’Algérie exige le départ immédiat de 15 diplomates français
Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué, dimanche 11 mai 2025, le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour exiger le départ immédiat de 15 diplomates français récemment nommés sur le sol algérien dans des conditions jugées irrégulières par Alger. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, marquées par une série d’expulsions réciproques depuis avril dernier.
Selon un communiqué officiel relayé par l’Agence de presse algérienne (APS), ces 15 agents auraient été affectés à des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que les procédures habituelles – notification préalable et demande d’accréditation – aient été respectées, en violation des normes internationales, notamment la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Certains d’entre eux, initialement détenteurs de passeports de mission, auraient par la suite reçu des passeports diplomatiques pour faciliter leur entrée en Algérie, sans approbation des autorités locales.
Parmi ces diplomates figurent également deux agents du ministère français de l’Intérieur, suspectés par Alger d’avoir été envoyés pour remplacer des collègues récemment expulsés et déclarés persona non grata. Cette situation a été qualifiée par Alger d’« acte inamical » et d’atteinte à sa souveraineté, soulignant que la souveraineté nationale ne saurait tolérer d’ingérence ou de non-respect des lois algériennes.
Ce rappel à l’ordre s’inscrit dans un contexte déjà tendu depuis avril 2025, lorsque l’Algérie avait expulsé 12 employés de l’ambassade et des consulats français, en réponse à des propos jugés insultants du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. La France avait répliqué par une mesure similaire, expulsant à son tour 12 agents algériens et rappelant son ambassadeur à Paris.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé dans un entretien au journal Le Monde que les relations entre Paris et Alger restent « complètement gelées » depuis ces événements. Il a également évoqué des mesures prises par la France plus tôt dans l’année pour restreindre la circulation de personnalités algériennes sur son territoire, provoquant un fort mécontentement côté algérien. Barrot n’a pas exclu la possibilité de nouvelles sanctions, soulignant que « c’est ainsi que fonctionne la diplomatie ».