News

La Tunisie transforme le déchet de boues résiduaires en or

Sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un atelier national s’est tenu lundi à Tunis, consacré à la gestion et à la valorisation des boues résiduaires. Ces résidus, issus du traitement des eaux usées, représentent un enjeu environnemental de taille, mais aussi une opportunité prometteuse pour l’agriculture tunisienne et l’économie circulaire.

Face à l’augmentation continue des volumes produits, la Tunisie intensifie ses efforts pour transformer ce défi en levier de développement durable. Selon la FAO, le pays s’oriente résolument vers une valorisation durable de ces boues, afin d’améliorer la fertilité des sols, de réduire la dépendance aux engrais chimiques et de générer des retombées économiques positives pour les agriculteurs et les filières locales.

Une démarche multi acteurs pour une gestion concertée

Cet atelier a rassemblé un large éventail d’acteurs : représentants des ministères de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, et de l’Environnement, institutions internationales, structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi que des organisations agricoles. L’objectif était clair, identifier des pistes pour développer des projets durables et sécurisés, et promouvoir des solutions concertées pour optimiser la gestion de ces boues.

Dans un communiqué, la FAO a souligné que tous les participants ont réaffirmé leur engagement à renforcer la coopération en faveur d’une agriculture plus résiliente et d’un environnement plus sain.

Un cadre réglementaire et des résultats encourageants

La Tunisie dispose d’un cadre réglementaire encadrant l’utilisation agricole de ces boues, notamment le Décret n°2007-13. Les contrôles sanitaires réalisés en 2023 se sont avérés concluants, avec la conformité de tous les échantillons de boues et de sols analysés à la norme NT 106.20 relative aux matières fertilisantes.

Des projets concrets déjà sur le terrain

Plusieurs initiatives illustrent déjà cette dynamique. Un projet de séchage solaire des boues, d’une capacité de 150 000 m³, a été mis en place en vue d’une valorisation énergétique au profit des cimentiers.

Le projet TRESOR (2019-2022), coordonné par l’INGREF et financé par la Coopération Transfrontalière Italie-Tunisie, a promu des solutions basées sur la nature, comme les filtres plantés, pour traiter les eaux usées et les boues en vue d’une réutilisation agricole.

Un autre projet, EVITAR (2020-2024), également porté par l’INGREF, évalue les risques liés à l’irrigation des agrumes avec des eaux usées traitées et l’utilisation de boues en « fustigation » une technique combinant irrigation et fertilisation.

La valorisation des boues résiduaires s’impose ainsi comme une pièce maîtresse de la stratégie tunisienne pour une gestion intégrée et durable de ses ressources, au service d’une agriculture tournée vers l’avenir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *