La guerre commerciale s’intensifie: la chute de pétrole se poursuit ?
Les prix du pétrole sont tombés mercredi à leur plus bas niveau depuis cinq mois. Cette baisse fait suite à l’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et aux prévisions de l’Agence internationale de l’énergie concernant un excédent de l’offre pour l’année prochaine.
Le contrat à terme sur le Brent a perdu 48 cents (soit 0,8 %) pour clôturer à 61,91 dollars le baril. Le contrat à terme sur le pétrole brut américain West Texas Intermediate (WTI) a également reculé de 43 cents (0,7 %) pour clôturer à 58,27 dollars.
Ces deux références pétrolières ont ainsi atteint leur plus bas niveau depuis le 7 mai, et ce pour le deuxième jour consécutif.
La banque américaine a déclaré que les prix du pétrole brut Brent pourraient chuter sous la barre des 50 dollars le baril si les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine s’intensifiaient et que l’alliance OPEP+ augmentait sa production.
Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, premiers consommateurs mondiaux de pétrole, a repris la semaine dernière, les deux pays ayant imposé des droits de douane supplémentaires sur les marchandises transportées par cargo. Ces mesures de représailles menacent de perturber le commerce maritime mondial.
La semaine dernière, Pékin a annoncé qu’il renforcerait les restrictions sur les exportations de terres rares, tandis que Trump s’est engagé à imposer des droits de douane de 100 % sur les produits chinois et à renforcer les restrictions sur les exportations de logiciels à partir du 1er novembre.
Mais le secrétaire américain au Trésor, Scott Besant, a déclaré aujourd’hui que Washington ne voulait pas aggraver le conflit commercial, soulignant que le président américain Donald Trump était prêt à rencontrer son homologue chinois Xi Jinping en Corée du Sud plus tard ce mois-ci.
Stephen Merrill Lynch, membre du Conseil de la Réserve fédérale, a déclaré aujourd’hui que la recrudescence des tensions commerciales entre Washington et Pékin représentait un risque baissier « important » pour les perspectives économiques, rendant d’autant plus cruciale la baisse du taux directeur de la banque centrale. Des politiques économiques plus accommodantes pourraient stimuler la croissance et la demande de pétrole.
L’Agence internationale de l’énergie a déclaré mardi que le marché mondial du pétrole pourrait être confronté à un excédent d’offre pouvant atteindre quatre millions de barils par jour l’année prochaine, un excédent plus important que prévu, alors que les producteurs de l’OPEP+ et leurs concurrents augmentent leur production et que la demande reste faible.
La Grande-Bretagne a imposé aujourd’hui des sanctions à Lukoil et Rosneft, les deux plus grandes compagnies pétrolières russes, et à 51 pétroliers de la flotte fantôme, dans ce qu’elle décrit comme une nouvelle tentative de renforcer les sanctions sur le secteur de l’énergie et de limiter les revenus de la Russie.

