Grève historique dans le secteur finance tunisien
Le secteur financier tunisien entre ce lundi 3 novembre dans un mouvement de grève de quarante-huit heures, suivi par les banques, les institutions financières et les compagnies d’assurances. Cette mobilisation, impulsée par la Fédération générale du secteur affiliée à l’UGTT, marque une escalade significative dans le bras de fer social qui oppose la profession à sa direction.
À l’origine de ce conflit, des revendications salariales que la fédération juge insatisfaites. Pour marquer le coup, un rassemblement est prévu ce matin, dès 9 heures, place Mohamed Ali, au cœur de la capitale et devant le siège historique de l’UGTT. Les observateurs notent un durcissement notable dans les méthodes de la profession, qui parle d’une intensification « sans précédent » de son action.
Interrogé sur la durée du mouvement, le secrétaire général de la fédération, M. Ahmed Jaziri, a été sans équivoque, la grève sera maintenue tant que les préoccupations des employés resteront lettre morte. « Aucun dialogue n’est engagé et aucune réponse concrète n’a été apportée à nos revendications. Dans ces conditions, le mouvement se poursuivra », a-t-il affirmé.
La Banque Centrale en alerte
Face à ce qui s’annonce comme une paralysie partielle du système financier, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) est intervenue en amont. Par une note circulaire adressée aux établissements bancaires, l’institution monétaire les a enjoints de mettre en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour assurer la continuité des services essentiels à l’économie nationale durant ces deux jours.
Cette grève, suivie massivement, place ainsi le secteur devant un défi de taille : concilier le droit de grève et la nécessité de préserver les activités bancaires fondamentales, dans un contexte social déjà tendu. La suite des événements dépendra largement de l’ouverture, ou non, de négociations dans les heures à venir.
