Culture et arts

FIC 2024: Spectacle Big Boss, une plongée critique et enjouée dans les arcanes du pouvoir

Le Théâtre romain de Carthage était complet hier, mercredi 31 juillet 2024, lors de la 58ème édition du Festival de Carthage. Les spectateurs étaient impatients de rejoindre la scène de Wajiha Jendoubi dans une atmosphère de rires et de joie.

Wajiha Jendoubi, a dirigé la scène théâtrale de Big Bossa, exprimant des critiques virulentes à l’égard des opportunistes qui cherchent à obtenir des postes politiques pour satisfaire leurs ambitions personnelles, sans égard pour l’intérêt national.

La pièce théâtrale raconte l’histoire d’une fonctionnaire publique de milieu modeste qui reçoit uns SMS annonçant sa nomination en tant que ministre, inaugurant ainsi l’histoire de ‘Madame Jalila’, toujours en quête de renommée et de pouvoir.

L’actrice a brillamment représenté la situation du pays après la révolution, où le manque de compétences essentielles a mis la nation dans une situation critique. Elle a dépeint comment certaines personnalités occupant des postes politiques de haut niveau ont favorisé l’emploi de leurs proches et ont agi dans leur intérêt personnel, négligeant ainsi les intérêts de l’État.

La pièce dépeint comment « Madame Jalila » a exposé son programme politique au public en embelissant son image extérieure pour dissimuler les nominations de membres de sa famille. Elle a fait appel à une équipe de communication pour dissimuler la cupidité et propager un discours trompeur prétendant préserver la dignité de l’État.

La pièce « Big Bossa » explore avec subtilité plusieurs événements marquants et moments clés de l’histoire de la Tunisie pendant la révolution, mettant ensuite en lumière une réalité politique qui illustre l’opportunisme des dirigeants.

Wajiha se démarque dans un tourbillon de rythme, avec une voix claire et versatile, des gestes précis et mesurés qui captivent sans effort des éclats de rire irrépressibles. Elle incarne une galerie d’une dizaine de personnages, réels ou imaginaires, tous plus excentriques les uns que les autres : son mari « Abdejellil », une coiffeuse, des scènes de quartier, de hammam, jusqu’aux mariages et aux cortèges funéraires, où se mêlent diverses classes sociales. C’est le fruit de l’observation attentive de ses compatriotes, une étude minutieuse de leurs comportements et attitudes, révélant le soin apporté à chacun de ses rôles. Son monologue, teinté d’onirisme et d’engagement, enrichit chaque scène.

Pendant des années, Wajiha a enrichi son one woman show Big Bossa de son talent. À travers cette pièce, elle offre un regard impitoyable sur les dynamiques qui animent la société tunisienne contemporaine, explorant les sentiments, les rêves, les peurs et les espoirs d’une femme ordinaire. À travers ses critiques pointues, elle dénonce avec finesse les travers de son personnage.

Wajiha Jendoubi n’a pas manqué de rendre hommage au peuple palestinien au sein de sa pièce de théâtre, notamment à travers une chanson et en affichant le drapeau de la Palestine sur les écrans. Le public a réagi positivement et avec beaucoup d’émotion à cette geste.

Najeh Kharrez

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