Environnement

Éducation à l’environnement : pour comprendre, agir et s’engager

La dégradation de l’environnement est l’une des plus grandes préoccupations de l’humanité aujourd’hui dans sa quête en vue de l’amélioration de la qualité de la vie sur notre planète.

La dégradation de l’environnement est la perte de la capacité de l’environnement pour satisfaire les besoins sociaux, de la biodiversité et environnementaux de la terre. La dégradation environnementale se produit quand les ressources naturelles de la terre s’épuisent ou s’endommagent et l’environnement se voit compromis.

Les conséquences de cette dégradation sont variées et elle peut provoquer de nombreuses conséquences comme l’extinction d’espèces, la perte de biodiversité, la perte de qualité de l’air, la pollution de l’eau, l’érosion du sol ou l‘augmentation de l’effet de serre. Bien que beaucoup de ces effets ne soient pas visibles à court terme, ils sont visibles à long terme. C’est d’ailleurs pour cette raison que les actions actuelles peuvent avoir une répercussion sur la dégradation environnementale future.

Malheureusement, malgré le nombre croissant d’initiatives prises par les gouvernements et les acteurs locaux des pays, les efforts semblent être vains et on se rend compte que l’Homme qui recherche la solution est en même temps l’un des principaux responsables.

Le rôle de l’homme dans la dégradation de notre environnement n’est plus remis en cause. Pollution de l’air, de l’eau, des sols, nuisances sonores, destruction de la biodiversité…les répercussions de l’activité humaine sont diverses.

En plus de dégrader l’environnement, l’activité humaine dégrade la vie quotidienne des hommes eux mêmes. En effet, les conséquences de la dégradation de l’environnement sur notre santé ne sont pas anodines : perturbation de la croissance, maladies respiratoires et cardio-vasculaires, baisse de la qualité de vie, stress, allergies etc.

A partir de ce constat, il est évident qu’il y a un manque de conscience environnementale sur lequel il faut agir. Tout comme on apprend à un enfant à marcher, à lire et à écrire, il faut aussi lui apprendre à éviter les gestes malveillants tout en lui montrant l’utilité des objets polluants, dès son plus jeune âge. C’est pourquoi l’éducation environnementale est la solution.

Qu’est ce que « L’éducation environnementale » ?

L’éducation à l’environnement traite de la relation entre l’homme et son environnement. Elle intègre les approches des sciences de la nature et des sciences humaines et sociales et met l’accent sur la compréhension des interactions. Elle est axée sur les valeurs, car il s’agit de préserver les fondements naturels de la vie. Elle et porteuse d’enjeux essentiels en termes d’évolutions des comportements, de connaissances nouvelles et de mise en capacité de chacun, au quotidien, d’être acteur de la transition et de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

L’éducation à l’environnement qui se développe depuis une quarantaine d’années se situe au croisement de deux courants sociaux.
Le premier, très visible, est le courant environnementaliste, il concerne de plus en plus de personnes à mesure que la situation écologique s’aggrave.
Le deuxième est un courant plus ténu composé d’acteurs attachés au développement d’une éducation plus vivante et participative et plus en phase avec la réalité, en un mot une éducation plus émancipatrice. Cette éducation à l’environnement a deux propos principaux, l’un vise à combler le fossé qui sépare les personnes de la nature, l’autre vise à impliquer ces mêmes personnes dans l’action citoyenne, à les amener à leur devoir de citoyen.

La sensibilisation au problème écologique

La sensibilisation de la population au problème écologique global a fait de grands pas ces dernières années. Cependant, avec le dérèglement du climat, l’érosion de la biodiversité, les pollutions… le problème écologique reste entier et la tendance n’est absolument pas inversée, notre environnement se dégrade, il continue de se dégrader et les conséquences sont de plus en plus lourdes. Il ne faut pas seulement savoir qu’il y a menace, il faut aussi pouvoir se rendre utile pour qu’un changement puisse s’opérer. De plus en plus, c’est sur le « comment s’impliquer » en tant que citoyen que nous devons travailler.

La transition écologique se fera alors de manière consciente, en mesurant les différents enjeux et en reconnaissant les arbitrages nécessaires. Cela suppose que tout citoyen appréhende et s’approprie les enjeux du changement climatique, de la raréfaction des ressources, de la reconquête de la biodiversité, et de s’atteler à établir un modèle économique et social renouvelant nos façons de consommer, de produire, d’habiter, de travailler, de vivre ensemble.

L’éducation à l’environnement et au développement durable constitue un point d’appui essentiel d’accompagnement des politiques publiques du ministère de l’Environnement. En même temps, elle fait appel à une diversité d’initiatives et d’actions, pouvant relever de la sensibilisation, l’information, d’éducation et de participation mais aussi aux acteurs qui la portent : académiques, associatifs, entreprises.

En Tunisie, plusieurs initiatives ont été prises afin d’inciter les gens et les sensibiliser aux enjeux environnementaux. Le Clean Up Month par exemple, cette initiative qui est fondée sur l’incitation et le bénévolat et qui vise à amener les participants, de manière ludique et solidaire, à collecter les déchets en plastique et autres déchets légers dispersés qui échappent aux circuits officiels partout dans le pays, notamment ceux accrochés aux arbres, arbustes et buissons le long des routes et autoroutes, dénaturant nos villes, nos paysages et nos campagnes. Elle vise également à mettre en synergie les efforts de tous les intervenants, en coordination avec tous les ministères, institutions publiques, associations, entreprises et secteurs concernés.

Un autre projet de grande ampleur est le projet d’Éducation environnementale pour une Méditerranée durable qui s’inscrit dans le cadre de la coopération tuniso-italienne dans le domaine de l’éducation en vue d’édifier une société consciente de l’enjeu environnemental.
Il vise, également, à assurer un véritable développement durable à travers l’inclusion de l’éducation environnementale aux programmes scolaires et appuyer l’échange d’expertises en la matière entre la Tunisie et l’Italie.

Il ne faut sans doute pas oublier la Journée mondiale de la biodiversité que nous avons célébré ce 22 mai et qui représente une occasion de prendre conscience de l’importance vitale de l’écologie et de la diversité biologique en Tunisie. Malheureusement, notre biodiversité est confrontée à de nombreux défis : exploitation excessive des ressources naturelles, changement climatique etc.

C’est pourquoi notre engagement en faveur de la préservation de la biodiversité est si crucial. Nous avons la responsabilité de protéger notre héritage naturel pour les générations présentes et futures. Cela nécessite une action collective, une mobilisation de tous les secteurs de la société, du gouvernement aux entreprises, des communautés locales aux organisations de la société civile, sans oublier les établissements scolaires.

Remettre l’environnement au cœur de l’éducation : une cause essentielle !

La transition vers un monde plus respectueux de l’environnement ne se fera pas sans les citoyens d’aujourd’hui… et de demain ! éduquer les futures générations à comprendre et protéger leur environnement n’aura jamais été aussi essentiel.

Plusieurs causes ont éloigné plus que jamais les enfants de la nature, dont la folie des écrans. Il est pourtant démontré, depuis maintenant des décennies, que ce lien au monde du vivant est fondamental pour leur épanouissement, physique, psychique et cognitif.

Il est donc primordial de coordonner et promouvoir des actions pour reconnecter les enfants à la nature. Des études ont démontré que faire classe en plein air n’est plus marginal ou alternatif, c’est un réel besoin qui s’inscrit dans une problématique de santé globale. Apprendre dehors, au milieu des arbres ou les pieds dans l’herbe a de nombreux bénéfices : sur le stress, les apprentissages, la créativité, les troubles de l’attention, le langage… et cela permet en plus de nouer une relation sensible au vivant, essentielle pour éveiller la responsabilité environnementale des plus jeunes.

Pour accompagner au mieux cette reconnexion à la biodiversité des enfants, et faire en sorte qu’elle bénéficie au plus grand nombre, une nécessaire mise en réseau des différents acteurs de l’environnement, de l’éducation mais aussi des pouvoirs locaux est essentielle. Ce contact avec la nature doit être construit au niveau des territoires et se déployer de manière inclusive. Les projets d’éveil à la nature doivent prendre beaucoup plus d’ampleur. En effet, les initiatives soutenues et qui mêlent environnement et éducation sont une bonne chose. De nos jours, il y a de plus en plus d’actions de sensibilisation à la biodiversité mais aussi un réel intérêt des écoles à devenir des éco-établissements.

Dans ce sens, il est tout à fait normal et naturel de travailler avec les enfants et les jeunes qui représentent les acteurs actuels, parce qu’ils interagissent avec l’environnement ; mais également des acteurs futurs, parce qu’une fois adultes, ils seront appelés à prendre des décisions qui concernent l’environnement. Les sensibiliser dès maintenant et les éduquer en même temps nous assure que des gestes simples comme planter un arbre, jeter des plastiques aux endroits idoines contribuent aux efforts actuels de protection de l’environnement, mais permettra également qu’ils intègrent définitivement cette fibre environnementale qui fera que demain au moment de la prise de décisions qu’ils prennent en compte ce volet.

L’éducation relative à l’environnement n’est pas une matière à proprement parler dans le programme de formation de l’école tunisienne. Qu’à cela ne tienne, telle un fil conducteur, elle peut s’immiscer de manière transversale dans toutes les matières.

Ci-après quelques activités pour les enseignantes et enseignants du primaire / collège qui souhaitent accompagner leurs élèves à construire leur propre vision du monde et à définir leur place par rapport à la nature (activités de découverte des quatre saisons, visites guidées, exercices de cartographie, randonnée-chasse au trésor, discussions philosophiques sur la contemplation de la nature, écritures nature pleine conscience (entre méditation et rédaction), sorties d’observation, adjectifs de la nature (un exercice de vocabulaire), sorties animées dans un parc, classes plein air, suggestions de livres pour enseigner la nature, affiches à colorier sur les besoins essentiels des plantes, situations d’apprentissage et d’évaluation, guides pédagogiques d’éducation à l’état de l’environnement, ateliers en classe sur la biodiversité, visites sur la thématique du jardin, ateliers d’observation suivis d’une présentation orale ou écrite, ateliers sur la reconnaissance des graines, ateliers de cuisine-nutrition en classe, ateliers sur la nourriture saine et locale etc.).

La promotion de l’Éducation environnementale se fait également à travers les activités suivantes :

  • Formation et sensibilisation des groupes sociaux à la préservation de l’environnement et du cadre de vie dans leurs activités quotidiennes ;
  • Coopération avec les médiats locaux et nationaux pour la promotion des débats publics sur les questions relatives à l’environnement ;
  • Animation des journées internationales dont le thème à un rapport direct avec la préservation de l’environnement ;
  • Vulgarisation des conventions internationales relatives à la conservation de la faune sauvages et des habitats.

Les bons gestes pour l’environnement

Le développement durable est un enjeu de société majeur qui intéresse tous les acteurs : pouvoirs publics, société civile, citoyens. Mais c’est avant tout une prise de conscience du rôle de chaque individu et un engagement de chacun, à son niveau, dans tous ses lieux de vie.

Il est important de définir les actions permettant d’optimiser les flux et donner des astuces et des exemples de mise en œuvre afin de protéger l’environnement.

En somme, les Bonnes Pratiques Environnementales sont une liste d’actions basées sur la logique et la conviction que la prévention est le moyen le plus efficace pour lutter contre la dégradation de l’environnement.

Voici quelques bons gestes à adopter :

Entretien : Aucune autre activité est aussi facile à mettre en place et s’avère aussi bénéfique, qu’un bon entretien. Un site mal organisé donne l’impression qu’il y a des problèmes même s’il n’y en a pas. Un site propre réduit non seulement les risques de petits renversements, mais est bénéfique pour les employés. Il optimise l’utilisation des matières premières et permet une évaluation rapide des émissions accidentelles.

Gestion des matières premières : La mauvaise gestion des matières premières peut provoquer la perte des matériaux, une baisse de production et une augmentation des coûts, ainsi que des problèmes environnementaux.

Alimentation et conservation de l’eau et de l’énergie : Le coût de l’eau et des énergies augmente et leur conservation devient impérative. La surveillance et la révision régulière de la consommation permet une gestion efficace, et assure que toutes les mesures de conservation non ou peu coûteuses sont mises en place. Il est évident que la mise en place des programmes de conservation pour réduire la consommation d’eau et d’énergie est financièrement bénéfique.

Gestion des eaux usées : Chaque site produit des eaux usées qui pourront nuire à la santé et à l’environnement, si elles ne sont pas bien gérées. Les eaux usées sont générées par les sanitaires, les eaux pluviales et divers processus d’usines. Le type et degré du contrôle varient en fonction de la source de l’eau usée, les moyens d’élimination et les besoins réglementaires.

Contrôle des émissions d’air : Bon nombre de processus d’atelier (peinture, soudure, séchage, cisaillement, traitement thermique, polissage, brunissage, découpage thermique, brasage, sablage, traitement de surface, décapage, usinage, nettoyage, broyage) peuvent générer des émissions dans l’air. Des émissions d’air mal gérées peuvent causer des problèmes de sécurité pour le personnel ainsi que des soucis d’environnement.

Réduction et gestion des déchets : Il est plus économique d’empêcher la pollution à long terme (et parfois même à court terme) que de traiter et éliminer les déchets générés par les emballages, ou d’engager des procédures d’urgence pour les pertes de matériels ou déchets dangereux. Cela peut générer une économie des matières premières, une augmentation dans l’efficacité de production, une meilleure qualité de produit, une réduction des émissions dans l’environnement, et une réduction des coûts environnementaux.

Plan de réaction d’urgence : Des accidents peuvent se produire malgré toutes les précautions. Un programme environnemental efficace et réussi, prend en compte ce fait, et œuvre à réduire l’impact de tout accident ou fuite pouvant se produire. Le programme devrait inclure des mesures préventives aussi bien que les réactions d’urgences.

Autres gestes simples à appliquer au quotidien
  • Préférer avoir recours à l’aération et à la ventilation plutôt qu’à la climatisation. L’aération naturelle permet de plus d’assainir l’air intérieur en le renouvelant.
  • Couper les équipements de chauffage/rafraîchissement (chauffage, ventilateur, climatiseur) en cas d’absence.
  • Fermer les portes lors de la mise en marche de la climatisation ou du chauffage.
  • Programmer la mise en veille et la mise en veille prolongée des ordinateurs.
  • Éteindre les appareils dès que vous vous absentez plus d’une heure (unités centrales, écrans, imprimantes, photocopieurs). Un ordinateur en mode veille dépense 20 à 40 % de sa consommation opérationnelle.
  • Ne pas laisser un chargeur (de téléphone portable ou d’ordinateur portable) branché sur secteur, alors même que l’appareil dont il convient de recharger la batterie n’est pas connecté. En effet le chargeur, même non relié à un appareil, consomme de l’énergie !
  • Éteindre la lumière en sortant de n’importe quelle pièce.
  • Éviter d’utiliser la voiture pour les petits trajets. Préférer les transports en commun, le vélo ou la marche à pied.
  • Choisir, chaque fois que possible le train plutôt que l’avion pour les déplacements professionnels de longue distance.
  • Pratiquer le covoiturage.
  • Adopter un mode de conduite souple générant jusqu’à 40 % d’économie de carburant : rouler à vitesse modérée et respecter les limitations de vitesse.
  • utiliser le frein moteur et anticiper les ralentissements.
  • Éviter d’utiliser la climatisation, source importante de consommation d’énergie et d’émission de gaz polluants (de l’ordre de 7 %).
  • Entretenir régulièrement son véhicule et vérifier l’état des pneus, car une sous pression entraîne une surconsommation de carburant.
  • Couper le moteur pour tout arrêt supérieur à 10 secondes.
  • Fixer un lieu de réunion limitant au maximum les déplacements et donner la priorité chaque fois que possible aux réunions téléphoniques.
  • N’imprimer ses documents ou messages électroniques que si cela est vraiment nécessaire. Penser à les lire ou à les corriger à l’écran avant impression. Dans le même esprit, archiver ses documents et ses messages le plus possible sous forme électronique.
  • Lorsque cela est possible, imprimer ses documents en recto-verso. La quasi-totalité des appareils multifonctions et des copieurs sont dotés de cette fonction en standard. L’ordinateur peut également être configuré pour imprimer en recto/verso par défaut.
  • De la même façon, utiliser comme bloc-notes ou brouillon les versos non imprimés des vieux documents.
  • Utiliser de préférence des enveloppes de petit format ou des enveloppes réutilisables.
  • S’assurer après utilisation que le robinet d’eau est bien fermé.
  • Privilégier la douche et réserver les bains à des moments exceptionnels.
  • Assurer une maintenance régulière des points d’eau.
  • Mettre en place des équipements économes en eau.
  • Étudier les possibilités de récupération des eaux, en circuit fermé ou par eaux de pluie.

Pour récapituler, plutôt que de regarder en haut et d’attendre que les bonnes décisions soient enfin prises et les solutions mises en œuvre, des citoyens agissent concrètement à leur niveau. Il sont plus forts en s’appuyant les uns sur les autres dans leurs réseaux, ils peuvent se donner des perspectives communes en se regroupant.

La pérennisation de la stratégie de développement durable nécessite en effet l’engagement de tous et l’ancrage de sa composante éducative dans les programmes scolaires, les enfants étant plus réceptifs et sensibles aux messages relatifs au respect de l’environnement. De même pour les collégiens/jeunes qui sont de plus en plus conscients des défis et des opportunités liés à l’environnement.

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