Economie

Dette extérieure : la facture explose à 76 milliards de dinars en 2024

Le poids de la dette extérieure à long terme de la Tunisie a atteint un niveau préoccupant, s’établissant à 75,97 milliards de dinars (MD) à la clôture de l’année 2024. Selon le dernier rapport statistique de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), cette enveloppe globale comprend 14,37 MD dédiés au service de la dette, soit près d’un cinquième du stock total.

L’année écoulée a été marquée par un recul des nouveaux financements extérieurs. Les tirages sur ces emprunts ont fléchi de 9,4% pour tomber à 6 517 MD. L’Administration publique reste le principal bénéficiaire, captant à elle seule près de 80% de ces concours (environ 5 193 MD). Le secteur non financier a, quant à lui, mobilisé 1 149 MD, dont une part substantielle (661 MD) a été dirigée vers le secteur énergétique. Les établissements financiers ont obtenu 175 MD.

La structure des tirages révèle une évolution contrasté, les tirages financiers ont chuté de 19,1% (866 MD), tandis que les tirages commerciaux ont progressé de 22% (458 MD). Dans un contexte de difficulté d’accès aux marchés internationaux, la Tunisie continue de dépendre largement des créanciers officiels, principalement multilatéraux (Afreximbank, Banque Mondiale, BAD, BEI…), qui ont fourni plus des trois quarts des financements à long terme en 2024.

La véritable pression réside dans le service de la dette, dont le montant a explosé, enregistrant une hausse vertigineuse de 22,2% pour atteindre 14 371 MD. L’État a supporté l’essentiel de cette charge, honorant 79,3% de ces échéances. La décomposition montre que le remboursement du principal (11 829 MD) a bondi de 27,3%, tandis que le poids des intérêts (2 542 MD) n’a augmenté que de 3%.

Cette dynamique nouveaux prêts en baisse et remboursements en forte hausse a lourdement pesé sur les flux. Les transferts nets (nouveaux tirages moins service de la dette) affichent un déficit qui s’est considérablement creusé, passant de -4 573 MD en 2023 à -7 855 MD en 2024. La BCT souligne que l’Administration publique est la principale contributrice à cet assèchement des ressources extérieures, avec un solde négatif de -6 209 MD.

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