News

Cryptomonnaies : la Tunisie progresse malgré l’interdiction

Alors que leur usage reste formellement interdit depuis 2018, les cryptomonnaies gagnent du terrain en Tunisie. Le pays a effectué un bond significatif au classement mondial de l’adoption de ces actifs numériques, passant de la 80e à la 52e place en 2025, selon le rapport annuel de la plateforme américaine Chainalysis. Cette progression place désormais la Tunisie parmi les dix premiers pays africains dans ce domaine.

Cette remontée de 28 places en l’espace d’une seule année souligne la persistance, voire l’expansion, d’une activité crypto-monnaie dans le pays, et ce en dépit d’un cadre juridique prohibitif. L’étude, qui analyse les données des blockchains, prend en compte les volumes de transactions sur les plateformes centralisées et décentralisées, ainsi que le degré d’implication des investisseurs institutionnels.

La situation tunisienne présente un paradoxe : une activité notable mesurée à l’échelle internationale, mais un usage qui, sur le terrain, reste illégal et non régulé. Cette croissance reflète ainsi essentiellement le dynamisme des circuits informels, où les transactions passent par des échanges de pair-à-pair (peer-to-peer) ou d’autres canaux non officiels.

L’analyse détaillée du classement révèle que la Tunisie se positionne à la 43e place mondiale pour l’usage des services centralisés par les particuliers. Elle occupe le 53e rang pour l’activité globale sur ces mêmes plateformes, la 67e place pour la finance décentralisée (DeFi) et la 61e pour l’adoption par les institutions.

À l’échelle du continent africain, le Nigeria conserve sa position de leader, se hissant au 6e rang mondial. Il est suivi par l’Éthiopie (12e mondial) et le Maroc (24e). L’Algérie, qui partage avec la Tunisie un cadre légal d’interdiction, se classe au 47e rang mondial.

Le paysage mondial est quant à lui dominé par l’Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Vietnam et le Brésil, qui composent le top cinq.

Cette ascension tunisienne dans le classement illustre la difficulté des législations à contenir l’adoption des monnaies virtuelles et met en lumière le rôle croissant des transactions informelles dans l’économie numérique du pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *