Comment Yura redessine la carte industrielle de Kairouan ?
La région de Kairouan confirme son attractivité pour l’industrie automobile. Le groupe sud-coréen Yura a officiellement lancé, mardi, la construction de sa cinquième unité de production sur le sol kairouanais, plus précisément dans la zone industrielle « Kairouan 2 ». Cet engagement, chiffré à 50 millions de dinars, s’annonce comme un levier majeur pour l’emploi local, avec la promesse de plus de 2 000 nouveaux postes.
Présente en Tunisie depuis 2007, la filiale de Yura renforce ainsi considérablement son ancrage. Spécialiste des câbles et composants automobiles, l’entreprise voit grand pour son avenir tunisien. Son directeur, Dong-Il Park, a dévoilé une ambition à moyen terme : faire passer les effectifs nationaux de 2 000 à 6 000 salariés d’ici 2026. « Notre stratégie vise à faire de la Tunisie, et particulièrement de Kairouan, une plateforme régionale de production », a-t-il affirmé, soulignant les atouts d’une main-d’œuvre qualifiée et d’un tissu industriel existant.
Cette nouvelle usine ne se contentera pas de renforcer les capacités existantes. Elle s’inscrira également dans les évolutions technologiques du secteur, avec une production orientée vers les composants pour véhicules, un créneau en forte croissance à l’échelle mondiale.
Un signal fort pour l’économie nationale
Pour le gouvernorat, ce projet constitue une manne en termes d’emplois et de développement économique. Pour la Tunisie, il envoie un signal positif aux investisseurs étrangers, confirmant la crédibilité du pays comme hub industriel, notamment dans l’automobile – un secteur prioritaire pour les autorités en raison de sa forte valeur ajoutée et de son potentiel exportateur.
Les défis de la concrétisation
Si la pose de la première pierre marque une étape symbolique importante, le chemin reste à parcourir. La réussite du projet dépendra de la bonne exécution des phases de construction et de mise en service, ainsi que de la capacité à recruter et former la main-d’œuvre nécessaire. Son impact socioéconomique réel pourra être pleinement mesuré une fois l’usine en activité.
Ce lancement met aussi en lumière un impératif pour la région. Si Kairouan séduit par son emplacement stratégique, l’état de ses infrastructures nécessite une modernisation urgente pour accompagner durablement cette dynamique et attirer d’autres investissements de cette envergure. La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics pour transformer l’essai et garantir que cette promesse industrielle se traduise par un développement pérenne pour toute la région.

