Comment sauver le textile habillement de l’érosion face à la concurrence asiatique ?
Face à la montée en puissance des exportations asiatiques qui dominent le marché européen, le secteur textile habillement tunisien se voit contraint d’engager une mue profonde pour conserver son rang à l’international.
Bien que la Tunisie reste un fournisseur historique de l’Europe, sa position s’érode sensiblement : elle est passée du 4e au 9e rang en valeur, avec un recul de 3,2 % sur un an. Si la situation n’est pas encore alarmante, les experts redoutent une aggravation sans une stratégie claire de modernisation et de restructuration industrielle.
Investir pour se réinventer
Pour regagner des parts de marché face à la concurrence asiatique, la filière doit impérativement accélérer sa digitalisation, améliorer sa réactivité et renforcer la qualification de ses ressources humaines. Une transformation qui nécessite des investissements massifs, tant technologiques qu’écologiques, et l’élargissement de son contenu technologique.
La transition vers une économie circulaire apparaît comme une opportunité stratégique. Ce modèle, plus économe et durable, répond aux exigences du « Pacte vert pour l’Europe » tout en optimisant la rentabilité et en réduisant l’empreinte carbone. Il offre aussi un fort potentiel social, en favorisant la création d’emplois locaux dans la collecte et la transformation des matières.
Vers un label tunisien à forte valeur ajoutée
La réinvention du textile tunisien passe également par l’innovation et le développement de produits à haute valeur ajoutée, notamment dans les filières techniques. L’objectif est de maîtriser toute la chaîne de production et de doter la Tunisie d’un label reconnu, gage de compétitivité et de différenciation.
Si le chemin est exigeant et coûteux, il reste indispensable pour assurer la survie et le redressement d’un secteur historique de l’économie nationale. La Tunisie possède les atouts géographiques, humains et historiques pour reconquérir sa place, à condition de moderniser en profondeur son outil industriel et de s’adapter aux nouvelles règles du jeu mondiales.

