Comment le tapis tunisien a-t-il retrouvé son lustre à l’international ?
Sous les lumières du Palais des expositions du Kram, la 14ème édition du Salon national du tapis et des textiles traditionnels a été officiellement lancée vendredi le 19 décembre 2025 par le ministre du Tourisme, Sofiane Tekeya. Un événement haut en couleur, qui se déroulera jusqu’au 28 décembre et met à l’honneur l’excellence et le renouveau d’un patrimoine artisanal plusieurs fois centenaire.
L’inauguration s’est tenue en présence d’un aréopage d’acteurs clés du secteur, parmi lesquels Leila Meslati, directrice générale de l’Office national des métiers traditionnels, Ziad Zawi, directeur général du Centre technique pour l’innovation dans le tapis et le tissage, et Marco Stella, chef de la section économique de la mission de l’Union européenne en Tunisie. Dorra Fakhfakh, directrice du salon, ainsi que de nombreux cadres ministériels, assistaient également à la cérémonie.
Un secteur en pleine renaissance
Dès l’ouverture, des chiffres impressionnants sont venus souligner la dynamique du secteur. Leila Meslati a dévoilé une performance à faire pâlir d’envie bien des industries : les exportations de tapis et textiles traditionnels ont bondi de 50 % sur un an. « Cette croissance est portée par la reprise touristique, en particulier le tourisme de croisière, dont les visiteurs sont de plus en plus friands de nos produits authentiques », a-t-elle expliqué. Une amélioration constante de la qualité et une meilleure adaptation aux standards internationaux seraient les moteurs de ce succès.
Avec près de 70 % des artisans traditionnels actifs dans cette filière, le tapis et le textile restent le pilier socio-économique des métiers d’art, générateur d’emplois et facteur de développement régional.
Innovation et accompagnement au cœur de la stratégie
Ziad Zawi a, pour sa part, mis en avant les efforts d’accompagnement des professionnels. Le programme de soutien aux artisans du tapis a vu le nombre de ses bénéficiaires exploser, passant de 170 en 2024 à 294 cette année. « Notre objectif est clair : renforcer la qualité, perfectionner les compétences et moderniser nos outils pour sauvegarder un savoir-faire ancestral tout en le rendant plus compétitif », a-t-il affirmé.
Un parcours de découverte en cinq espaces
Lors de sa visite, le ministre a pu explorer la richesse et la diversité des créations exposées, réparties en plusieurs pôles thématiques : L’espace commercial, cœur battant du salon, réunit 190 artisans et entreprises venues de toutes les régions sur près de 3 000 m². Tapis, kilims, broderies et fibres végétales y déploient une palette de savoir-faire. Et puis l’espace des entreprises locales valorise les produits issus des programmes de soutien public. L’espace des artisanes, soutenu par le ministère de la Famille, met en lumière le travail de femmes entrepreneures, favorisant leur autonomie économique. L’espace patrimoine offre un voyage dans le temps avec des pièces muséales qui rappellent la noblesse des traditions. Enfin, l’espace « Tunisie créative » démontre comment technologie et tradition peuvent faire bon ménage. L’utilisation de machines modernes pour la confection de kilims ou de fibres végétales y est présentée comme un levier d’optimisation, permettant des économies de coûts pouvant atteindre 50 %, sans compromis sur la qualité.

