Economie

Classement financier africain : la Tunisie stagne, le Rwanda s’envole

L’édition 2025 de l’indice Absa Africa Financial Markets, publié par le groupe sud-africain Absa en partenariat avec l’OMFIF (The Official Monetary and Financial Institutions Forum), dresse un état des lieux contrasté des places financières du continent. Dans un contexte mondial tendu par les litiges commerciaux et l’instabilité géopolitique, l’Afrique du Sud et Maurice conservent leur hégémonie, tandis que la Tunisie, elle, marque le pas.

La Tunisie, à mi-chemin entre les leaders

Avec un score de 44 points, la Tunisie se classe au 18e rang, à égalité avec les Seychelles. Elle rejoint ainsi le groupe des nations dont la performance n’a enregistré aucune progression depuis le précédent rapport. Ce cercle comprend notamment Maurice, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

Cette stagnation maintient le marché tunisien en deçà de la barre symbolique des 50 points, le seuil qui sépare, selon l’étude, les marchés relativement développés des autres. La place financière tunisienne se retrouve ainsi coincée à mi-chemin entre les leaders continentaux et les pays les moins performants, révélant un écosystème qui, malgré ses infrastructures et son ancrage régional, n’arrive pas à passer la vitesse supérieure.

L’Afrique du Sud, une domination en demi-teinte

Sur le podium, l’Afrique du Sud caracole en tête avec un total de 86 points sur 100, malgré un léger recul de deux points par rapport à 2024. Son excellence se confirme dans plusieurs domaines clés : le pays obtient la note parfaite de 100/100 pour la qualité de son cadre juridique et son application, 98 points pour la profondeur de son marché, et 96 points pour son environnement fiscal, réglementaire et sa transparence.

Maurice, avec 76 points, consolide sa deuxième place et affirme son statut de plaque tournante pour les investisseurs régionaux. La surprise vient de l’Ouganda, qui décroche la médaille de bronze avec 66 points, devançant le Nigeria, rétrogradé à la quatrième position.

Continent à deux vitesses

L’analyse de l’indice met en lumière des trajectoires divergentes. Neuf pays ont vu leur score s’améliorer, avec une performance remarquable du Rwanda, qui gagne huit points. L’Éthiopie (+5 points), le Botswana et le Lesotho (+4 points chacun) font également partie des bons élèves.

À l’inverse, onze marchés ont régressé, le Cameroun enregistrant la plus forte chute (-3 points). Le constat est sans appel : seuls treize marchés sur les vingt-neuf évalués franchissent la barre des 50 points, soulignant le potentiel de développement encore immense du continent.

L’étude conclut que les tensions internationales ont clairement freiné les progrès de nombreuses économies africaines au cours de l’année écoulée, rappelant leur vulnérabilité face aux chocs externes. La capacité des États à mener à bien des réformes structurelles et à créer un climat propice aux investissements de long terme sera déterminante pour l’avenir.

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