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City Cars : trésorerie divisée par deux malgré des revenus en hausse

Le concessionnaire automobile City Cars a dévoilé ses indicateurs financiers pour le troisième trimestre et les neuf premiers mois de l’année 2025. Des chiffres en contradiction, une légère progression des revenus sur neuf mois, mais un net recul au troisième trimestre et une érosion significative de la trésorerie.

Des revenus annuels en hausse, mais un troisième trimestre en retrait

Sur les neuf premiers mois de l’année, City Cars affiche un chiffre d’affaires hors taxes de 271,4 millions de dinars (MDT), contre 262,9 MDT à la même période en 2024. Une croissance modeste de 3,2 %, qui cache toutefois un ralentissement marqué au cours du troisième trimestre.

En effet, entre juillet et septembre 2025, les revenus se sont établis à 90,6 MDT, en net repli par rapport aux 127,8 MDT enregistrés un an plus tôt. Soit une baisse de 29,1 % qui interroge sur la vigueur des ventes en période estivale et la résistance de la demande.

Effectifs en hausse et maîtrise des coûts salariaux

En parallèle, l’entreprise a considérablement renforcé ses effectifs. Ceux-ci sont passés de 73 à 97 collaborateurs entre septembre 2024 et septembre 2025, soit une augmentation de 32,9 %. Cette progression s’explique principalement par l’intégration d’employés intérimaires en CDI.

La masse salariale a suivi, atteignant 3,4 MDT sur neuf mois, en hausse de 11,7 % par rapport à 2024. Toutefois, cette croissance est moindre que celle des effectifs, ce qui laisse entrevoir une optimisation des coûts salariaux individuels.

Trésorerie nette en baisse : l’effet de la normalisation des délais fournisseurs

Le point d’alerte majeur de ce bilan réside dans l’évolution de la trésorerie nette. Celle-ci est ressortie à 38,7 MDT au 30 septembre 2025, contre 67,7 MDT un an plus tôt. Soit un recul de 42,8 %, représentant près de 29 millions de dinars de liquidités évaporées.

Cette contraction s’explique en grande partie par la réduction drastique du délai moyen de paiement des fournisseurs, ramené de 179 jours fin 2024 à seulement 110 jours fin septembre 2025. Une normalisation contrainte, vraisemblablement imposée par le constructeur ou les partenaires financiers, qui a mécaniquement pesé sur le besoin en fonds de roulement.

Une santé financière globale améliorée

Malgré cette tension sur la trésorerie, City Cars améliore son profil financier global. Les charges financières nettes ont reculé de 36,3 % à 1,9 MDT, contre 3,1 MDT en 2024. Preuve d’un endettement mieux maîtrisé et de conditions de financement renégociées avec succès.

Par ailleurs, les produits de placement ont progressé de 4,3 % pour atteindre 7,2 MDT sur neuf mois. Une performance encore modeste au regard du chiffre d’affaires principal, mais qui témoigne d’une stratégie de diversification des revenus.

Un dernier trimestre décisif

À quelques mois de la clôture de l’exercice, City Cars se trouve à la croisée des chemins. La baisse des ventes au troisième trimestre et la pression sur la trésorerie imposent une vigilance accrue. Dans un contexte marqué par des contraintes d’importation persistantes sur le marché automobile tunisien, la société devra faire preuve d’agilité pour relancer ses ventes, préserver ses liquidités et conforter sa trajectoire. Les résultats du quatrième trimestre s’annoncent déterminants, tant pour la croissance future que pour la politique de dividendes.

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