Réforme de l’ENA : Vers une administration tournée vers l’innovation
Une réunion s’est tenue vendredi le 19 décembre au Palais de la Kasbah entre la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, et Khaoula Laabidi, directrice de l’École nationale d’administration (ENA). Au cœur des discussions : une refonte globale du système de formation des cadres administratifs, présentée comme une priorité nationale.
Mme Zenzri a appelé à une transformation profonde et irréversible des méthodes de travail au sein de l’administration. Elle a plaidé pour une culture administrative « ouverte et positive », focalisée sur la recherche de solutions rapides plutôt que sur la résistance au changement, les retards dans les décisions ou le recours à des arguments procéduriers. Rompre avec les approches « obsolètes » et les mentalités décrites comme « étroites, conservatrices et réfractaires au changement » est, selon elle, un impératif pour construire une administration performante, capable de délivrer des services de qualité aux citoyens dans les délais les plus courts.
Cette réforme ambitieuse concerne en premier lieu les programmes de l’ENA. Elle vise à développer et à moderniser la formation initiale des futurs cadres supérieurs et intermédiaires, ainsi qu’à mieux les préparer pratiquement aux réalités des institutions étatiques. La cheffe du gouvernement a également insisté sur l’importance cruciale de la formation continue, qui doit être renforcée dans tous les ministères et établissements publics pour suivre le rythme des avancées technologiques et de l’innovation.
Pour y parvenir, Mme Zenzri a demandé à l’ENA d’élaborer un plan d’action fondé sur une réforme structurelle de son système de formation. Ce plan devra s’articuler avec les politiques socio-économiques de l’État et s’inscrire dans le cadre du plan de développement 2026-2030. Elle a aussi invité l’école à collaborer étroitement avec l’ensemble des administrations pour concevoir des cycles de formation continue innovants, s’appuyant sur les technologies modernes et faisant l’objet d’évaluations régulières.
En réponse, la directrice de l’ENA, Khaoula Laabidi, s’est engagée à mener les réformes structurelles nécessaires, tant pour les futurs cadres que pour leurs formateurs. Elle a promis l’élaboration d’une vision stratégique pour actualiser l’ensemble des programmes, initiale et continue, afin de répondre aux défis actuels. Un réexamen complet des formations existantes sera conduit pour garantir leur adéquation avec les besoins des ministères, des établissements publics et du marché du travail, dans l’objectif d’améliorer les services administratifs.
En marge de cet échange, Mme Laabidi a présenté un rapport synthétique sur la 17ème session de formation de l’ENA, qui avait pour thème « Leadership administratif et innovation publique », illustrant ainsi la dynamique déjà à l’œuvre pour moderniser la gouvernance publique.

