Economie

Pourquoi y a-t-il 3,8 milliards de dinars de plus en circulation en Tunisie ?

Les derniers chiffres de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), arrêtés au 28 novembre 2025, confirment une vitalité marquée de l’activité économique intérieure. Le signe le plus tangible de cette dynamique réside dans l’envolée de la monnaie en circulation, qui a franchi le cap des 25,8 milliards de dinars. Comparé aux 22 milliards enregistrés un an plus tôt, ce bond de 17,3% témoigne d’une demande soutenue et d’une intensification notable des transactions sur le territoire national.

Situation extérieure : des réserves en légère baisse malgré des recettes en progression

Le bulletin mensuel de l’institut d’émission présente un tableau contrasté pour le secteur extérieur. Les avoirs nets en devises se sont stabilisés à 24,6 milliards de dinars, offrant une couverture des importations de 105 jours. Ce niveau, en légère retrait de 1,3% par rapport à novembre 2024, reste néanmoins significatif.

Cette relative stabilité s’appuie sur la performance de deux postes clés. Les recettes touristiques affichent une croissance robuste, progressant de 6,96% pour atteindre 7,3 milliards de dinars. Dans le même élan, les revenus du travail des Tunisiens à l’étranger ont augmenté de 6,94%, totalisant 7,7 milliards de dinars. Ces bonnes nouvelles sont tempérées par un recul de 13,9% du service de la dette extérieure, qui s’établit à 11,3 milliards de dinars, une évolution qui allège la pression sur la trésorerie de l’État.

Marché interbancaire : transactions en forte hausse, refinancement en repli

Le marché monétaire a connu une activité soutenue, avec un volume impressionnant de transactions interbancaires. Celles-ci ont littéralement bondi de 66% pour se situer à 3,7 milliards de dinars, reflétant une liquidité active entre les établissements de crédit.

Dans le même temps, le volume global du refinancement accordé par la BCT aux banques a connu un léger reflux, diminuant de 4,7% à 11,1 milliards de dinars. Cette tendance suggère une relative autonomie des banques dans la gestion de leur trésorerie à court terme.

Ces indicateurs monétaires et financiers, dans leur ensemble, dessinent les contours d’une économie sous tension, avec une demande intérieure vigoureuse, tandis que les équilibres extérieurs restent sous surveillance, malgré des rentrées de devises encourageantes.

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