Nadia Hai : ‘La Méditerranée, futur laboratoire de l’IA inclusive »
La ministre française chargée de la Méditerranée, Nadia Hai, a affirmé, jeudi 20 novembre 2025, la conviction de la France en une intelligence artificielle (IA) capable de réduire les écarts et de renforcer les liens entre le Nord et le Sud, entre les deux rives de la Méditerranée et au sein de l’Union européenne. Cette vision s’inscrit dans un cadre respectueux des différences culturelles, des traditions et des spécificités de chaque pays.
S’exprimant en marge des travaux du forum organisé en partenariat entre le ministère tunisien des Technologies de la Communication et le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Mme Hai a insisté sur la nature du partenariat à construire. Elle a souligné que les pays du Sud de la Méditerranée ne doivent pas être perçus comme de simples « espaces à visiter », mais comme des terrains propices à l’édification de partenariats et d’investissements communs dans des domaines sensibles et prioritaires, tels que la santé, l’éducation et les médias.
L’objectif, selon elle, est de concrétiser cette collaboration par des projets tangibles s’appuyant sur l’IA, en travaillant en « équipe méditerranéenne » pour relever les défis de l’ère du numérique.
Un « laboratoire technologique » méditerranéen
Pour donner corps à cette ambition, la France a annoncé la mise en place d’une enveloppe technologique de 2 millions d’euros pour les prochaines années. Cette somme est destinée à créer un réseau d’intelligence artificielle reliant la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye et la France.
Mme Hai a expliqué que la France vise à faire de la Méditerranée un « laboratoire technologique » dont la mission sera de trouver des solutions aux défis actuels, qu’ils soient énergétiques, éducatifs ou pédagogiques.
Un modèle de coopération distinct
La ministre a tenu à marquer la différence entre ce partenariat euro-méditerranéen et les modèles développés par les géants asiatiques et américains dans le domaine de l’IA. Elle a estimé que l’objectif de ce partenariat est fondamentalement différent.
« L’intelligence artificielle ne doit pas seulement bénéficier aux personnes ne souffrant d’aucun problème de santé ; elle doit aussi inclure les personnes aux besoins spécifiques. Personne ne doit être exclu de son champ d’action ni de sa capacité à bénéficier de ses avancées », a-t-elle déclaré, plaidant pour une IA inclusive et éthique.
Le forum, qui se tient les 20 et 21 novembre 2025 à la Cité de la Culture de Tunis sous le thème « Quelles solutions l’intelligence artificielle peut-elle apporter pour faire face aux défis actuels des pays de la Méditerranée ? », se veut donc le point de départ d’une coopération concrète et équilibrée, placée sous le signe de l’innovation partagée.

