Economie

Le gouvernement mise sur la Banque centrale pour préserver sa souveraineté financière

Devant l’Assemblée des représentants du peuple, mardi soir, le ministre de l’Économie et de la Planification du Budget, Samir Abdelhafidh, a détaillé la stratégie de financement de l’État pour les prochaines années. Il a insisté sur le recours accru à la Banque centrale de Tunisie (BCT) comme levier pour mobiliser des ressources nationales et « préserver l’indépendance de la décision souveraine du pays ».

Dans le cadre de l’examen du projet de budget 2026, le ministre a rappelé que le financement public repose sur trois piliers, la dette intérieure, la dette extérieure et les avances de la BCT. « Chacune de ces options présente ses avantages et ses limites, mais le choix demeure avant tout d’ordre politique », a-t-il souligné, sans toutefois éluder les débats que cette orientation peut susciter.

Des indicateurs économiques au vert

M. Abdelhafidh a dressé un tableau plutôt optimiste de la conjoncture actuelle. Parmi les points forts figurent une progression de plus de 20 % des investissements étrangers, une accélération de l’exécution des projets programmés et une baisse du taux de chômage, qui s’établit désormais à 15,3 %. Le gouvernement se félicite également d’une maîtrise du déficit budgétaire et d’un recul de l’inflation, ramenée à 4,9 %.

Ces améliorations auraient permis à la Tunisie de regagner en crédibilité sur la scène internationale, comme en témoigne l’amélioration récente de sa notation souveraine.

Le ministre a par ailleurs mis en avant les efforts entrepris pour dynamiser le tourisme, en particulier dans le Sud, via la diversification de l’offre et la promotion des produits du terroir et de l’artisanat local.

Entreprises publiques : un « lourd fardeau » à réformer

Le dossier des entreprises publiques a été abordé avec franchise. Le ministre a qualifié certaines d’entre elles de « lourd fardeau pour l’État », pointant du doigt la Compagnie des Phosphates de Gafsa, la STEG et l’Office des céréales, confrontées à des « difficultés structurelles ». Une réforme globale et urgente de ces entités a été présentée comme une priorité absolue.

Sur le front de l’emploi, des mesures incitatives destinées aux entreprises privées seront mises en place pour favoriser l’embauche des diplômés du supérieur.

Sur le plan juridique, plusieurs textes structurants sont en préparation, dont les nouveaux codes des changes, des forêts et de l’investissement. Samir Abdelhafidh a reconnu des retards dans leur transmission au Parlement, tout en saluant la disponibilité des députés pour un examen accéléré.

« Le gouvernement comprend le mécontentement des députés, mais reste déterminé à concrétiser ces réformes dans les plus brefs délais », a-t-il conclu, appelant à une mobilisation collective pour finaliser ces dossiers clés.

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