Le projet de loi de finances pour 2026: les mesures phares
Le projet de loi de finances 2026 présente une situation budgétaire sous tension, avec des recettes évaluées à 52 560 millions de dinars et des dépenses s’élevant à 63 575 millions de dinars. Cette configuration génère un déficit de 11 015 millions de dinars, en augmentation de 1 215 millions par rapport à 2025.
La structure des recettes révèle une prédominance des ressources fiscales, qui atteignent 47 773 millions de dinars, soit une progression de 5,6%. Les recettes non fiscales se maintiennent à 4 437 millions de dinars, tandis que les dons s’établissent à 350 millions de dinars.
Stratégie de financement
Le budget 2026 mobilise 27 064 millions de dinars de ressources financières, réparties entre :
- 6 808 millions d’emprunts extérieurs
- 19 056 millions d’emprunts intérieurs
- 1 200 millions de ressources de trésorerie à court terme
Ces fonds seront affectés prioritairement au financement du déficit budgétaire (11 015 millions), au remboursement du principal de la dette intérieure (7 932 millions) et extérieure (7 917 millions), ainsi qu’à l’octroi de prêts (200 millions).
Mesures structurelles
La fonction publique voit ses effectifs autorisés augmenter de 23 243 postes pour atteindre 687 000 agents. Parallèlement, le recours aux facilités de la Banque Centrale est porté à 11 000 millions de dinars, contre 7 000 millions en 2025, sous forme d’avances sans intérêts remboursables sur 15 ans.
Innovations fiscales et sociales
Le budget introduit une réforme significative de l’impôt sur la fortune, avec un barème progressif :
- 0,5% pour les patrimoines entre 3 et 5 millions de dinars
- 1% au-delà de 5 millions de dinars
Les mesures d’accompagnement comprennent :
- Une prise en charge dégressive des cotisations patronales pour l’embauche de diplômés
- L’exonération fiscale des frais de transport des salariés
- Un prélèvement de 4% sur les bénéfices des secteurs bancaire, financier et des télécommunications
Soutien sectoriel et transition énergétique
Le texte prévoit des avantages ciblés :
- Exonérations fiscales pour la Compagnie des Phosphates de Gafsa
- Annulation des dettes fiscales pour certaines entreprises publiques
- Incitations à la transition énergétique avec prise en charge partielle des intérêts et réduction des droits de douane
Perspective générale
Avec un déficit représentant 5,7% du budget total, cette loi de finances maintient l’effort de consolidation budgétaire dans un contexte inflationniste estimé à 5%. La stratégie privilégie l’élargissement de l’assiette fiscale existante plutôt que la création de nouveaux impôts, tout en renforçant les mécanismes de financement interne.