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 L’UE et la Tunisie resserrent leur alliance

Le partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), bâti patiemment depuis trois décennies, s’impose aujourd’hui comme une relation économique et politique majeure, structurée par des engagements communs et des intérêts convergents. Au cœur de ce rapprochement : l’Accord d’association, signé en 1995, qui a posé les bases d’une coopération multidimensionnelle et d’une zone de libre-échange en devenir.

Ce cadre juridique, entré en vigueur le 1er mars 1998, a permis de libéraliser les échanges, d’instaurer un dialogue politique régulier et de favoriser les collaborations sectorielles de l’économie à la culture, en passant par la recherche scientifique. Inscrit dans la dynamique du processus de Barcelone, cet accord a récemment fêté ses trente ans, témoignant de la résilience d’un partenariat confronté aux turbulences géopolitiques.

Des retombées économiques tangibles

Les fruits de cette alliance sont visibles dans les chiffres : l’UE demeure le premier partenaire commercial de la Tunisie, absorbant 70 % de ses exportations. Elle est aussi le principal investisseur étranger, avec 88 % des IDE et 90 % des emplois générés par ces capitaux extérieurs.

Grâce à l’exonération douanière accordée par l’Accord d’association, la Tunisie a pu s’insérer dans les chaînes de valeur européennes, renforcer la compétitivité de ses exportations et diversifier ses filières, notamment le textile, l’agroalimentaire et l’industrie automobile.

Au-delà des échanges, l’UE accompagne des projets structurants, à l’image du financement de 123 millions d’euros accordé par la Banque européenne d’investissement pour la construction du nouveau pont de Bizerte, ou encore des programmes communs dans le secteur de l’énergie.

Un nouveau souffle pour une alliance renouvelée

Les deux parties entendent aujourd’hui dynamiser leur coopération en se projetant vers l’avenir. Un dialogue stratégique a été engagé autour d’enjeux communs : transition énergétique, gestion des migrations, innovation technologique, sécurité alimentaire et adaptation au changement climatique.

Pour la période 2023-2027, les priorités affichées sont claires, promouvoir un espace de valeurs partagées (droits de l’homme, gouvernance), soutenir un développement socio-économique « inclusif, durable et connecté », et renforcer la gestion des flux migratoires.

Vers des règles commerciales plus souples

Autre avancée significative tel que la révision des règles d’origine dans le cadre de la Convention Pan-Euro-Méditerranéenne (PEM), dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er mars 2025. Cela vise à faciliter l’accès des produits tunisiens au marché européen en assouplissant les critères d’obtention du statut « originaire ».

« Ces nouvelles règles permettront à davantage de produits tunisiens de bénéficier d’un accès facilité au marché européen », a souligné Thierry Beranger, chef de la section commerce à la Délégation de l’UE à Tunis. Des assouplissements concernent notamment les tissus et d’autres biens intermédiaires, afin de stimuler les exportations et consolider l’intégration industrielle.

Défis et perspectives

Si le partenariat ouvre des perspectives prometteuses, la Tunisie doit encore relever plusieurs défis pour en maximiser les bénéfices. Améliorer la compétitivité, stimuler l’investissement productif, diversifier l’appareil exportateur et conquérir de nouveaux marchés, notamment en Afrique, figurent parmi les impératifs.

Trente ans après la signature de l’Accord d’association, la relation tuniso-européenne se réinvente ainsi autour d’objectifs renouvelés, mue par une volonté commune de faire de la Méditerranée un espace de solidarité, de croissance et de stabilité.

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